Selon l’organisation mondiale de la santé, la viande transformée serait hautement cancérigène. quant à la viande rouge, il est probable qu’elle le soit aussi…
L’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), a présenté un rapport accablant dans la revue médicale The Lancet Oncology, établissant un lien entre la consommation de viande et le cancer, en particulier un lien étroit entre les viandes transformées et les cancers colorectaux.
Le CIRC, est le principal organisme qui détermine les risques cancérigènes de l’exposition aux substances quotidiennes. Elle classe les substances du groupe 1 (cancérogènes pour l’homme) au groupe 4 (probablement pas cancérogènes pour l’homme).
Une importante consommation de produits carnés transformés (encore appelés « viande transformée ») que sont « la viande qui a été transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d’autres processus mis en œuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation », ont été classifiés dans le Groupe 1, ce qui les placent dans la même classe de risque de cancer que la fumée de tabac. La viande rouge a été classée dans le groupe 2A, « probablement cancérogène pour l’homme », la même classification donnée au controversé pesticide glyphosate.
Le Groupe de travail du CIRC a examiné plus de 800 études qui portaient sur l’association entre plus d’une douzaine de types de cancers différents et la consommation de viande rouge ou de viande transformée dans de nombreux pays et populations aux habitudes alimentaires diverses. Les indications les plus influentes sur l’issue de cette évaluation provenaient de grandes études de cohortes prospectives menées au cours des 20 dernières années.
Chaque 50g de viande transformée par jour (moins de deux tranches de bacon) augmente le risque de cancer de 18%. Chaque 100g de viande rouge par jour augmente le risque de 17%, bien que l’OMS reconnaît qu’il y a peu de données probantes. En France, la consommation moyenne par personne et par semaine est de 370g, le seuil préconisé par la santé publique de moins de 500g de viande rouge par semaine n’étant donc pas dépassé.
Tout est question de quantité consommée
Il y a plus de 100 agents présents dans le groupe 1 selon la classification du CIRC, dont l’alcool, les rayons X, la pollution de l’air et la lumière du soleil. Le lien entre la viande et le cancer, comme avec tous les agents cancérigènes, dépend de la quantité consommée.
« Cette décision ne signifie pas que vous devez arrêter de manger de la viande rouge et transformée. Mais si vous en mangez beaucoup alors vous devriez peut-être penser à réduire votre consommation, » a déclaré Tim Key, épidémiologiste du Cancer Research UK à l’Université d’Oxford.
Quel rôle joue la cuisson de la viande ?
Les experts du CIRC ne se sont pas prononcés sur le rôle précis de la cuisson. En effet, à haute température, elle génère des composés pouvant contribuer au risque cancérogène, mais leur rôle n’est encore que trop peu compris. La cuisson à température élevée (ou lorsque la nourriture est contact direct avec une flamme ou une surface chaude comme un barbecue ou une poêle) produit davantage de produits chimiques cancérigènes comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les amines aromatiques hétérocycliques.
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