Wifi, mobile… Hypersensibilité aux champs électromagnétiques: une habitante d’Ariège reconnue handicapée, une première en France
Des dizaines de milliers de cas d’hypersensibilité électromagnétique, ou Électro Hyper Sensibilité (EHS) seraient recensés en France, concernant jusqu’à 2% de la population. C’est le cas de Marine Richard, qui a été obligée de quitter sa maison à Marseille pour s’exiler dans les montagnes de l’Ariège en 2012, à l’abri des champs électromagnétiques artificiels. Atteinte de ce mal depuis 2010, cette ancienne journaliste vient d’être officiellement reconnue comme victime d’un handicap grave par le Tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse, chargé de régler les litiges de la Sécurité Sociale.
Le jugement, datant de juillet, a été transmis le 25 août à l’Agence France-Presse (AFP) par l’Association Nationale Robin des Toits, fervente militante pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil. Expertise médicale à l’appui, il stipule que les symptômes d’intolérance aux ondes de la téléphonie mobile et du Wi-fi de la plaignante sont irréfutables. Jugée en incapacité de travailler, sa déficience fonctionnelle est estimée à 85 %, si bien qu’elle se voit accorder le droit à une Allocation Adulte Handicapé (AAH) à hauteur d’environ 800€ par mois pour une durée de trois ans, avec possibilité de renouvellement en fonction de l’évolution de son état de santé. Une victoire pour Mme Richard, qui vit dans la précarité et la désocialisation et qui se bat depuis de nombreuses années pour faire reconnaître son handicap.
« Il s’agit d’un grand pas en avant pour la reconnaissance de ce syndrome d’électro-hypersensibilité. La Justice, comme souvent, est en avance sur les politiques », a souligné Étienne Cendrier, porte-parole de Robin des Toits.
Des symptômes variés et très invalidants pour une pathologie controversée
Wi-fi, portables, téléphones sans fil, antennes-relais, Bluetooth… les ondes sont omniprésentes dans notre société. Les troubles subis par les hypersensibles vont de la souffrance physique (maux de tête, picotements, décharges électriques…) à l’asthénie, en passant par la dystonie musculaire, l’irritabilité, les troubles de la mémoire et de la concentration ou encore les insomnies.
Si l’hypersensibilité aux ondes magnétiques s’avère hautement invalidante, elle n’est pas officiellement reconnue comme une maladie, bien que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaisse les symptômes décrits comme réels. Par manque de critères diagnostiques et sans véritable lien de cause à effet entre les symptômes et les ondes, elle reste par ailleurs encore très contestée au sein de la communauté scientifique.
Cette décision de justice a tout de même le mérite de mettre en lumière le besoin de maintenir, en France comme partout ailleurs, des zones blanches exemptes d’ondes, pour accorder aux personnes les plus sévèrement touchées un « refuge environnemental ». Elle pourrait aussi faire jurisprudence, avec un rapport portant sur la prévention des risques liés à l’exposition aux champs électromagnétiques attendu au Parlement au plus tard début 2016.
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Vous écrivez que la justice est en avance sur les politiques… mais apparemment aussi sur la science :-). Les études scientifiques sont réfutables par d’autres mais une expertise médicale ne le serait pas ??
Cette décision, de première instance en plus, ne prouve strictement rien.
La notion même de danger des ondes électromagnétiques est stupide car la lumière est une onde électromagnétique ! En Ariège on ne capte ni la TV hertzienne ni la radio ? Si oui alors c’est bien qu’il y a des ondes électromagnétiques artificielles AUSSI.
En revanche il est prouvé que les microparticules tuent vraiment, mais là il n’y a pas d’indemnités…
Moralité : pour toucher une indemnisation il vaut mieux une petite hallucination collective pas trop chère qu’un problème démontré, sérieux et massif…