Mal des transports: pourquoi est-on malade et comment l’éviter ?
Près d’un français sur deux serait concerné par le mal des transports (ou cinétose), les enfants de 3 à 12 ans en première ligne suivis des adultes (1,7 femme pour 1 homme). Avion, bateau, train… tous les modes de transports sont concernés, avec toutefois une prédominance pour la voiture. Mais d’où vient cette sensation désagréable qui gâche les départs en vacances et comment en venir à bout ? Cap sur cette pathologie mystérieuse !
Une sensibilité liée à un conflit d’informations
Pouvant être causé par une appréhension du voyage, le mal des transports s’explique toutefois le plus souvent par un conflit de perception sensorielle. En temps normal, le toucher, la vue, l’ouïe ainsi que le système vestibulaire situé dans l’oreille interne envoient des informations au cerveau pour réguler la sensation de mouvement et assurer la stabilité posturale, la mémoire intervenant enfin pour assimiler et modifier toutes ces informations.
Mais lorsque ces équilibres sont en désaccord, le cerveau n’est plus capable d’interpréter correctement les sensations, perturbant l’adaptation spatiale. Le mal des transport survient alors, avec les maux que nous lui connaissons tels que maux de tête, somnolence, sueurs froides, pâleur, nausées voire vomissements.
Conseils pour prévenir et soulager
1. Ménagez votre confort
Dormez suffisamment la nuit qui précède votre départ. Le jour J, évitez de porter des vêtements trop serrés qui pourraient comprimer l’estomac et veillez à ne pas trop manger, en évitant principalement le lait, l’alcool, les boissons gazeuses et les aliments gras. Pensez aussi à vous hydrater suffisamment.
En route, limitez vos mouvements et concentrez-vous sur l’horizon. Si vous voyagez en voiture, placez-vous de préférence à l’avant du véhicule, cela permet de garder une information visuelle plus cohérente. Et encore mieux, si vous le pouvez, prenez le volant !
Respectez également la règle des 4 « F » : prévenez la faim, le froid (et le chaud aussi par ailleurs), la fatigue et évitez les frayeurs.
2. Évitez les facteurs aggravants
Les odeurs fortes telles que l’essence, le tabac ou les désodorisants peuvent provoquer ou aggraver le mal, tout comme le bruit (cris, musique forte, etc.). Évitez aussi la lecture.
3. L’homéopathie
Cocculine est le traitement homéopathique de référence, auquel on peut associer Gelsenium pour prévenir l’anxiété.
4. La phytothérapie
Ses effets sur le mal des transports sont reconnus par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En pratique, boire une tisane de gingembre frais pendant tout le trajet, à raison de 2 cuillères à café de gingembre râpé par tasse.
5. L’aromathérapie
Versez quelques gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée (contre-indiquée avant 6 ans) sur un mouchoir et respirez-le régulièrement, ou déposez une goutte sur un sucre que vous laisserez fondre sous la langue. La lavande est aussi intéressante pour ses propriétés apaisantes.
6. L’acupression
Le but est de stimuler le point P6 (péricarde 6) pour agir sur la circulation énergétique, soit manuellement soit à l’aide d’un bracelet anti-nausées. Pour trouver ce point stratégique, placez trois doigts de l’autre main (annulaire, auriculaire et majeur) sur la face interne de l’avant-bras, sous le pli de flexion du poignet. Il se trouvera sous l’index, entre deux tendons.
Reconnu en médecine et par la Haute Autorité de Santé (HAS), c’est un procédé qui a fait ses preuves auprès des personnes sous chimiothérapie ou des femmes victimes de nausées durant leur grossesse.
7. Respiration et détente
Adopter une respiration abdominale lente et profonde permet d’atténuer les symptômes, de même que pratiquer régulièrement des activités de relaxation (sophrologie, yoga…) pour apprendre à gérer son stress et ses angoisses.
8. Les médicaments
Si le mal persiste, les antihistaminiques et les antinaupathiques sont efficaces à titre préventif. Les patchs d’atropine sont quant à eux recommandés pour des trajets longs (croisière par exemple) avec une efficacité de 72h.
La rééducation vestibulaire (ou optocinétique)
Enfin, lorsque l’effet des médicaments laisse à désirer, un programme de rééducation visant à traiter le syndrome vestibulaire donne d’excellents résultats. Il peut être pratiqué dans certains services hospitaliers spécialisés dans les troubles de l’équilibre ou par des kinés vestibulaires.
Consultez la liste des professionnels spécialisés en rééducation vestibulaire sur le site de la Société Internationale de Réhabilitation Vestibulaire (SIRV).
Crédit photo principale : Medical News Today