L’urine pourrait permettre de détecter précocement le cancer du pancréas
Pour le cancer du pancréas qui est l’un des cancers les plus meurtriers, une étude de chercheurs britanniques du Barts Cancer Institute de Londres, parue dans la revue Clinical Research, laisse place à l’espoir. Des marqueurs spécifiques présents dans l’urine de personnes atteintes d’une tumeur du pancréas permettraient en effet de détecter la maladie à un stade précoce.
Un des cancers les plus redoutables
C’est le deuxième cancer de l’appareil digestif après le cancer colorectal. En France, 10.000 nouveaux cas sont détectés chaque année, en majorité autour de 60 ans, et le taux de survie à 5 ans est faible, de l’ordre de 3%. De manière générale, il se développe discrètement, n’entraînant pas de symptômes dans les premiers temps. Et lorsque les premières manifestations apparaissent, telles qu’une jaunisse, des douleurs intenses au niveau de l’estomac et un amaigrissement rapide et important, la tumeur est souvent déjà très développée et le cancer devient inopérable.
Trois protéines mises en lumière pour un possible dépistage non-invasif et peu coûteux
Les chercheurs ont analysé les urines de 488 personnes, dont 192 soufrant d’un cancer du pancréas, 92 étant atteintes de pancréatite, 87 étant en bonne santé et 117 souffrant d’autres pathologies (cancer du foie, hépatites, problèmes de vésicule biliaire…). Après identification de plus de 1500 protéines, les trois protéines LYVE1, REG1A et TFF1 ont été retenues, celles-ci étant plus élevées dans les urines de personnes atteintes d’un cancer du pancréas que dans celles de patients sains ou atteints de maladies chroniques.
La concentration de ces trois protéines permettrait vraisemblablement de dépister la maladie à un stade peu avancé pour la tumeur la plus fréquente du cancer, l’adénocarcinome canalaire pancréatique, avec une précision de plus de 90%.
Le test n’est toutefois pas encore prêt à voir le jour, ces résultats se devant d’être confirmés. Pour ce faire, l’équipe compte à présent mener des essais auprès de personnes présentant un risque élevé de développer un cancer du pancréas, notamment celles ayant des antécédents familiaux, fumant beaucoup, souffrant d’obésité et étant âgées de plus de 50 ans (hommes et femmes confondus).
En parallèle, des volontaires pourraient être suivis durant 5 à 10 ans afin de vérifier si les trois protéines sont présentes avant même l’apparition de tumeurs. Dans pareil cas, les taux de survie auraient des chances d’atteindre 20 à 60% pour les plus petites tumeurs.
Crédit photo principale : Illustration du pancréas – Deviantart – Hauntzor