Qu’est-ce qu’une maladie auto-immune ?
Lorsque l’on souffre d’une maladie auto-immune, cela signifie que le système immunitaire combat ses propres cellules, les considérant alors à tort comme des ennemies potentielles. A quoi ces dysfonctionnements sont-il dus ? Faisons le point sur ces maladies étranges, parfois méconnues, et pourtant bien plus courantes qu’on ne le pense.
Que se passe t-il lors d’une réaction auto-immune ?
La fonction du système immunitaire est de réagir contre toutes les substances étrangères, appelées les antigènes (virus, bactéries, micro-organismes, cellules tumorales). Le corps humain a beau être une machine très bien pensée, il arrive parfois que ce système se mette à mal fonctionner, se déréglant à tel point qu’il attaque les propres cellules de l’organisme. Cela amène à des inflammations et autres destructions de tissus. En clair, l’auto-immunité est une hyperactivité du système immunitaire à l’encontre de substances ou de tissus normalement présents dans notre organisme.
Quels sont les facteurs déclencheurs et combien de personnes en souffrent ?
Il est établi que 8% de la population mondiale souffre de maladies auto-immunes, dont 75% de femmes et 25% d’hommes. En cause ? L’influence des œstrogènes d’un côté, et le caractère immunosuppresseur de la testostérone de l’autre.
Parmi les facteurs qui favorisent ces maladies, sont évoqués : les infections virales et bactériennes, les prédispositions génétiques, certains médicaments comme les bêta-bloquants, les excès alimentaires, les vaccins (de par la présence en aluminium), les perturbateurs endocriniens (substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle, étrangères à l’organisme), les ultra-violets, les déséquilibres hormonaux et autres antibiotiques. Il est donc bien difficile de trouver une cause exacte pour chaque malade.
Les 2 grandes catégories de maladies auto-immunes et quelques maladies associées
On rencontre les maladies spécifiques d’organes, où seul un organe est touché, comme c’est le cas pour la maladie de Basedow (thyroïde), le diabète de type I (pancréas), la myasthénie (muscles), la sclérose en plaques (système nerveux), la cirrhose biliaire primitive (foie), la maladie de Crohn (intestins).
Elles peuvent aussi entrer dans le cadre de maladies systémiques (on parle alors souvent de syndrome : accumulation de symptômes), c’est à dire qu’elles peuvent attaquer plusieurs organes ou cellules du corps, soit simultanément, soit successivement, évoluant souvent par poussées et entrecoupées de phases de « rémission ».
Nous pouvons par exemple évoquer le lupus érythémateux disséminé, qui touche à la fois la peau, les articulations, les globules rouges, les reins ainsi que d’autres organes. Il y a également le syndrome de Gougerot-Sjögren, le Purpura rhumatoïde, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, la maladie de Behçet, la maladie de Kawasaki et bien d’autres encore.
Toutes ne sont pas graves ni mortelles, bien que très difficiles à vivre au quotidien. Certaines peuvent disparaître, d’autres s’estomper, et d’autres encore perdurent voire s’aggravent au fil du temps. En outre, on assiste couramment à des maladies croisées, compliquant encore davantage le diagnostic et la prise en charge médicale.
Comment reconnaît-on une maladie auto-immune et quels en sont les symptômes ?
On reconnaît une maladie auto-immune en réalisant une prise de sang, à partir de laquelle on explore la vitesse de sédimentation. On détecte aussi la présence d’anticorps antinucléaires et d’éventuelles anémies. Pour certaines maladies comme la sclérose en plaques, une analyse du liquide céphalo-rachidien est réalisée pour détecter l’anomalie immunitaire.
Les symptômes quant à eux, sont extrêmement variés : déformations articulaires, douleurs plus ou moins violentes, asthénie, confusion mentale, problèmes de coordination des mouvements, irritabilité, prurit, gêne respiratoire, œdèmes, etc…
Quels sont les traitements ?
De nos jours, il n’existe malheureusement aucun traitement miracle. Le traitement de la plupart des maladies auto-immunes ne peut agir que sur les symptômes, et non sur la maladie en elle-même. Les principaux traitements actuels tendent vers les corticostéroïdes, les immunosuppresseurs, les anti-rhumatismaux, les anti-dépresseurs ou les plasmaphérèses. Il n’y a plus qu’à espérer que la recherche continue à faire son chemin pour une meilleure prise en charge de ces maladies chroniques tout de même handicapantes.
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