La masse des déchets plastiques dans les océans représente approximativement celle de 2150 baleines bleues
Pour info, par « 5,25 billions » il faut comprendre 5,25 mille milliards (ou 5 250 000 000 000). Et c’est une estimation très prudente, indiquent les scientifiques.
Nous savons que les océans sont remplis de tonnes de déchets en plastique, qui vont des filets de pêche en nylon hors d’usage prenant au piège les tortues de mer aux rubans d’emballage qui étouffent les mammifères marins. Mais parce qu’il en vient de partout, il est difficile de dire exactement combien de plastiques flottent dans nos océans, et une question importante se pose, compte tenu de ses effets pervers sur l’écosystème et des répercussions toxiques possibles dans nos assiettes : comment faire ?
Grâce à des travaux de recherche internationaux s’étendant sur six ans, nous avons maintenant une bien meilleure idée de la masse considérable de la pollution de l’eau en plastique. Il y a minimum 5,25 mille milliards de particules de plastique qui jonchent les mers, selon une nouvelle étude publiée dans Plos One. On estime que tous ces morceaux de plastique peuvent peser jusqu’à 269 000 tonnes, soit l’équivalent du poids de 2150 baleines bleues adultes.
Les chercheurs sont arrivés à obtenir ces données après avoir analysé une vingtaine d’expéditions dans cinq « gyres subtropicaux », de grandes zones tourbillonnantes dans le Pacifique Sud, l’Océan Indien, et ailleurs. Les chiffres sont toutefois inférieurs à ce qu’ils s’attendaient à trouver à la surface de l’eau. En effet, le plastique s’est dégradé, a pu être entraîné plus profondément dans la mer, consommé par les organismes marins, ou a pu s’échouer. Cela est donc une mauvaise nouvelle car la majorité des bouts de plastiques stagnant sous la surface de l’eau mesurent la taille de grains de sable et sont donc beaucoup plus difficiles à détecter.
Concernant la propagation de cette pollution: l’hémisphère nord semble avoir plus de déchet plastique que l’hémisphère sud (à peu près 57% de la masse océanique totale). En dessous de l’équateur, l’océan Indien semble truffé de déchets, comptant plus de particules que le Pacifique Sud et l’Atlantique Sud combinés.
Voici un graphique de différentes cartes que les scientifiques ont assemblé, montrant le nombre de particule au km² selon leurs tailles (en mm). En haut à gauche se trouvent les plus petits bouts, en bas à droite les plus grands).
Source – plosone.org
Quelle solution ?
Malheureusement, l’extension des déchets plastiques dans la plupart des écosystèmes marins est devenue une préoccupation mondiale qui n’a pas encore trouvé de réponse satisfaisante. Cependant, un étudiant de 20 ans a peut-être trouvé une solution qu’il a présenté sous la forme du projet The Ocean Cleanup. Il s’agit de mettre en place des entonnoirs tentaculaires, prenant l’aspect de barrages flottants, pour capter les plastiques. Cela permettrait de laisser passer le plancton et de bloquer les micro-plastiques. Cependant, cela reste limité aux macro-déchets qui entrent dans les océans, avant qu’ils n’atteignent les « gyres ». Pour en savoir plus sur ce projet, lisez notre article Un étudiant Hollandais a trouvé une solution pour nettoyer les océans.
Sources : CityLab, Grist.org, NY Times
Photo principale : Flickr – epSos .de