Le carburant du bio-bus est totalement naturel et provient directement de vos déchets, autant domestiques que naturels
Vous aviez des doutes quant aux nombreux usages possibles de vos excréments ? Et bien il s’avère qu’au Royaume-Uni, on recycle vos déchets les plus « sombres » en vert. Depuis le 20 novembre, le Bio-Bus transporte des passagers entre la ville de Bath et l’aéroport de Bristol, en Angleterre. Ce bus écolo roule aux excréments humains.
Le bus fonctionne au biogaz, qui est produit à partir du traitement des eaux usées et des déchets de nourriture des humains qui sont impropres à la consommation. Il dispose d’un moteur à combustion qui est semblable aux moteurs diesel dans les autobus normaux mais le gaz est stocké dans des réservoirs en forme de dôme sur le toit.
Le gaz est généré par un digesteur (produisant du biogaz en anaérobie) avec des bactéries qui décomposent les déchets en gaz riche en méthane. Avant de pouvoir être utilisé pour faire fonctionner un bus, le CO2 est éliminé et le propane est ajouté. D’autres impuretés sont également supprimées de sorte que les émissions sont pratiquement inodores (Dieu merci). Ce système produit moins d’émissions de gaz que les moteurs diesel traditionnels, et est évidemment plus durable. En réalité, ce bus est capable de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 88% par rapport à l’essence classique.
Les seuls déchets alimentaires et naturels d’une personne suffisent à alimenter le bus pour 60 km. Un réservoir entier suffit au bus pour effectuer un trajet de 300 km, ce qui constitue les déchets annuels de cinq personnes. Le Bio-Bus peut transporter quarante passagers à la fois, tout cela en partie grâce aux excréments humains relâchés dans les égouts.
La compagnie qui a développé ce système de bus, GENco, produit environ 17 millions de mètres cubes de biométhane par an, soit assez pour alimenter environ 8500 foyers. Depuis la semaine dernière, ils ont commencé à injecter du gaz généré par les excréments humains et leurs déchets alimentaires dans le réseau de gaz national.
Mohammed Saddiq, manager général de GENeco, explique au Guardian que « les véhicules alimentés par gaz ont un rôle important à jouer dans l’amélioration de la qualité de l’air au Royaume-Uni, mais le Bio-Bus va encore plus loin que ça. Il est alimenté par les gens de la région, y compris peut-être même par ses propres passagers. »
Sources : IFL Science, The Guardian. Photos : Engadget et Mashable