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En 1987, l’Italie a tourné le dos au nucléaire suite à un référendum marquant. Aujourd’hui, elle s’apprête à redéfinir son avenir énergétique en misant sur des technologies innovantes. Le gouvernement envisage un investissement massif dans Newcleo, une entreprise franco-italienne spécialisée dans les réacteurs de 4ᵉ génération refroidis au plomb. Cette initiative reflète une volonté de moderniser le secteur énergétique italien tout en contribuant à la transition écologique mondiale. Ce retour inattendu au nucléaire soulève des questions sur les motivations sous-jacentes et les implications futures pour l’Italie et l’Europe.
La renaissance du nucléaire en Italie : un pari sur l’innovation
L’Italie semble prête à réécrire l’histoire du nucléaire avec un projet ambitieux centré sur Newcleo, une startup aux aspirations internationales. Le gouvernement italien prévoit d’investir jusqu’à 200 millions d’euros dans cette entreprise pour développer des réacteurs de 4ᵉ génération. Ces réacteurs, appelés LFR (lead-cooled fast reactors), utilisent du plomb pour leur refroidissement. Cette technologie, bien que pensée par les Soviétiques dans les années 1950 pour les sous-marins, est aujourd’hui réinventée pour un usage civil. Elle promet de recycler les déchets radioactifs des anciennes centrales, offrant une solution durable aux défis énergétiques actuels. Le prototype préliminaire est attendu en 2026 en Italie, avec un réacteur opérationnel en France d’ici 2031. Ce projet souligne l’engagement de l’Italie à jouer un rôle clé dans la transition énergétique mondiale.
Le soutien stratégique de l’État italien
Le retournement de l’Italie envers le nucléaire n’est pas une simple décision économique. L’État, par l’intermédiaire de ses ministres de l’Environnement et de l’Industrie, a clairement affiché sa volonté de bâtir une filière nucléaire robuste. Le projet de loi adopté en février 2025 prévoit un cadre juridique pour réintroduire le nucléaire dans le mix énergétique italien. Cette initiative vise à renforcer la souveraineté technologique du pays tout en créant des emplois qualifiés et des compétences locales. La somme de 200 millions d’euros évoquée pour soutenir Newcleo marque un changement de cap décisif. L’Italie ne veut pas seulement consommer de l’énergie nucléaire, elle souhaite également en devenir un acteur majeur. Cette stratégie s’inscrit dans un objectif plus large de neutralité carbone d’ici 2050.
Reconstruction d’une filière énergétique en Italie
L’arrêt des centrales nucléaires italiennes dans les années 1990 a laissé l’industrie sans véritable écosystème. Cependant, des bastions subsistent : des ingénieurs qualifiés, des instituts de recherche comme l’ENEA, et Newcleo, qui incarne un renouveau. Newcleo a signé un partenariat avec le groupe Danieli, géant italien de la sidérurgie, pour intégrer les réacteurs dans les sites de production d’acier. Cette collaboration vise à décarboner un secteur parmi les plus polluants en utilisant une source nucléaire continue et propre. Cette alliance stratégique pourrait transformer le paysage industriel italien, en le rendant à la fois plus durable et plus compétitif sur la scène internationale.
Un partenariat européen pour une vision globale
Newcleo est bien plus qu’une entreprise franco-italienne ; elle représente une véritable aventure européenne. Avec un siège à Paris, des essais en Italie et un financement partiel du Royaume-Uni, la startup a su lever plus de 400 millions d’euros en quelques années. Ce soutien européen témoigne de la confiance dans le potentiel de Newcleo à révolutionner le secteur nucléaire. L’État italien, en s’associant à Newcleo, lui offre une crédibilité supplémentaire, renforçant ainsi sa position sur le marché. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de collaboration et d’innovation en Europe, à un moment où les défis énergétiques exigent des réponses concertées et audacieuses.
Alors que l’Italie s’engage sur la voie du nucléaire, la question demeure : cette initiative audacieuse réussira-t-elle à convaincre une population historiquement méfiante vis-à-vis de l’énergie nucléaire ? Réussira-t-elle à s’imposer comme un modèle de transition énergétique pour le reste de l’Europe ?
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Pourquoi l’Italie change-t-elle soudainement d’avis sur le nucléaire ? 🤔
200 millions d’euros, c’est un sacré investissement ! Espérons que ça en vaille la peine.
Je me demande comment Newcleo va réussir à recycler les déchets radioactifs.
Enfin une bonne nouvelle pour l’industrie de l’acier ! 🏗️
Les réacteurs refroidis au plomb, ça sonne futuriste, non ?
Pourquoi investir en France et pas en Italie pour ces réacteurs ?
C’est drole de faire sur innovations sur des technologies créaient il y a 70 ans.