EN BREF
  • 🌍 L’Europe adopte le projet EU-CONVERSION pour transformer l’industrie nucléaire avec de l’uranium faiblement enrichi.
  • 🔬 Des collaborations internationales, impliquant des institutions prestigieuses, visent à garantir la sûreté nucléaire en développant de nouveaux combustibles.
  • 🔧 Les réacteurs FRM-II et JHR sont au cœur de ce changement, remplaçant progressivement les combustibles hautement enrichis.
  • 📊 Des tests d’irradiation rigoureux au réacteur BR2 en Belgique assurent la fiabilité des nouveaux matériaux uranium-molybdène et siliciure d’uranium.

L’industrie nucléaire européenne se trouve à un tournant décisif avec le lancement du projet ambitieux EU-CONVERSION. Ce programme, doté d’un budget de 12,8 millions d’euros, vise à transformer l’utilisation des matériaux fissiles grâce à l’uranium faiblement enrichi. Cette initiative promet de définir de nouvelles normes de sécurité et d’efficacité énergétique, non seulement pour l’Europe, mais aussi pour le monde entier. En collaboration avec des institutions prestigieuses telles que le Technische Universität München et le Centre de Recherche Nucléaire de Belgique, le projet bénéficie du soutien du programme Horizon 2020 de l’Union Européenne.

Le projet EU-CONVERSION : une avancée stratégique

EU-CONVERSION s’efforce de créer une industrie nucléaire en circuit fermé en Europe, en remplaçant progressivement les combustibles hautement enrichis par des alternatives plus sûres. L’uranium faiblement enrichi se présente ainsi comme une solution viable pour réduire les risques de prolifération nucléaire, tout en maintenant un niveau élevé de performance énergétique.

Le projet s’inscrit dans une démarche stratégique plus large visant à renforcer la sûreté nucléaire sur le continent. La participation de la France, de la République tchèque et d’autres pays européens témoigne de l’importance accordée à cette transition énergétique. Le projet EU-CONVERSION pourrait ainsi servir de modèle pour d’autres régions du monde, cherchant à sécuriser leurs approvisionnements en énergie tout en minimisant les risques associés à l’utilisation de matériaux fissiles.

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Les réacteurs en transition

Deux réacteurs majeurs sont au cœur de cette transformation : le FRM-II en Allemagne et le réacteur Jules Horowitz (JHR) en France. Actuellement, le FRM-II utilise un combustible enrichi à plus de 95% en uranium-235, ce qui, bien que très performant, présente des risques significatifs de prolifération nucléaire. Le projet EU-CONVERSION vise à remplacer ces combustibles par de nouvelles alternatives plus sûres.

Ces réacteurs nécessitent des spécifications techniques particulières, ce qui représente un défi de taille pour les scientifiques européens. Cependant, la réussite du projet pourrait significativement améliorer la sûreté nucléaire en Europe, tout en montrant la voie à suivre pour d’autres régions du monde. La collaboration internationale joue ici un rôle crucial pour garantir le succès de cette transition.

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Nouveaux combustibles : uranium-molybdène et siliciure d’uranium

Dans le cadre du projet EU-CONVERSION, deux types de combustibles faiblement enrichis sont actuellement évalués : l’uranium-molybdène (U-Mo) et le siliciure d’uranium (U2Si3). Ces matériaux promettent de maintenir la performance énergétique des réacteurs, tout en réduisant les risques associés à l’utilisation de l’uranium hautement enrichi.

Pour garantir leur efficacité et leur sécurité, ces combustibles seront soumis à des tests d’irradiation extrêmes au réacteur de recherche BR2 en Belgique. Les tests, qui dureront de 55 à 75 jours, évalueront le comportement des matériaux sous des flux de chaleur dépassant les 500 Watts/cm2. Ces essais sont essentiels pour assurer la fiabilité à long terme des réacteurs nucléaires utilisant ces nouveaux combustibles.

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Implications pour la sécurité et la collaboration internationale

Le passage à un combustible faiblement enrichi est non seulement une avancée technique, mais aussi une démarche stratégique cruciale pour réduire la menace de prolifération de matériaux fissiles. La collaboration internationale est au cœur de ce projet, avec des partenaires tels que Framatome en France, l’Institut Laue-Langevin et l’Université Grenoble Alpes.

Partenaire Pays
Framatome France
Technische Universität München Allemagne
Centre de Recherche Nucléaire de Belgique Belgique

Cette collaboration assure un engagement profond à tous les niveaux pour mener à bien cette transition cruciale. Elle renforce également le réseau de recherche et de développement à travers l’Europe, contribuant ainsi à l’amélioration continue des normes de sûreté nucléaire.

Alors que l’Europe s’engage dans cette transition vers une énergie nucléaire plus sûre et durable, une question demeure : comment cette initiative influencera-t-elle les politiques énergétiques mondiales à l’avenir ?

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Baptiste Lemoine, journaliste passionné par les innovations écologiques et les technologies durables, met son expertise au service de VivreDemain.fr. Diplômé de la City, University of London en journalisme, il allie rigueur analytique et talent rédactionnel pour explorer les solutions vertes et les innovations qui façonnent un avenir plus respectueux de la planète. Avec un regard tourné vers l’avenir, il s’efforce d’informer et d’inspirer les lecteurs à agir pour un monde meilleur. Contact : [email protected]

26 commentaires
  1. Christophe_sorcier le

    Est-ce que ce projet signifie la fin des réacteurs à l’uranium hautement enrichi ? 🤔

  2. Fabien_secret le

    Toujours de nouvelles révolutions, mais combien de temps avant de voir les résultats concrets ?

  3. Julien_révélation4 le

    Les réacteurs JHR et FRM-II seront-ils les premiers à bénéficier de ces innovations ?

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