EN BREF
  • 🔍 Les tours de la Lost City, s’élevant jusqu’à 60 mètres, révèlent un paysage sous-marin spectaculaire et unique.
  • 🌊 Cet écosystème abrite des microbes qui prospèrent grâce aux hydrocarbures, suggérant une origine possible de la vie dans de telles conditions.
  • ⚠️ La menace de l’exploitation minière pourrait altérer cet habitat fragile, incitant à une protection en tant que patrimoine mondial.
  • 🔬 Les découvertes faites ici pourraient fournir des indices cruciaux sur l’apparition de la vie sur Terre et ailleurs dans notre système solaire.

Au cœur de l’océan Atlantique, à proximité de la dorsale médio-atlantique, se dresse un site mystérieux et fascinant : la Lost City. Découverte en 2000, cette formation géologique unique en son genre intrigue autant qu’elle émerveille. Composée de tours de carbonate s’élevant jusqu’à 60 mètres de haut, elle se trouve à plus de 700 mètres de profondeur. Ce paysage sous-marin, d’une beauté spectrale, est non seulement un témoin de la complexité géologique de notre planète, mais aussi un laboratoire naturel où la vie s’épanouit dans des conditions extrêmes. La Lost City devient ainsi un sujet de premier plan pour les scientifiques cherchant à percer les mystères de l’origine de la vie sur Terre et potentiellement ailleurs.

Les caractéristiques uniques de la Lost City

La Lost City se distingue par ses élévations de carbonate de calcium, qui contrastent fortement avec les paysages environnants. Ces structures, allant de simples formations de la taille de champignons à des monolithes grandioses, sont le fruit de réactions chimiques entre l’eau de mer et le manteau terrestre. Ce processus, qui dure depuis au moins 120 000 ans, libère de l’hydrogène et du méthane dans l’océan. Cet environnement unique ne dépend pas de la chaleur du magma, contrairement aux sources hydrothermales volcaniques connues sous le nom de fumeurs noirs. Au lieu de cela, les cheminées de la Lost City produisent des quantités significativement supérieures d’hydrogène et de méthane. Cette différence fondamentale offre un terrain fertile pour des formes de vie microbienne qui prospèrent sans la présence d’oxygène, révélant un écosystème complexe et fascinant.

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Un écosystème hors du commun

Malgré les conditions extrêmes, la Lost City regorge de vie. Des micro-organismes se nourrissent des hydrocarbures produits par les cheminées, formant des communautés microbiennes uniques. Ces microbes, qui pourraient détenir des indices sur l’apparition de la vie, attirent l’attention des chercheurs. En effet, les hydrocarbures, étant des éléments de base de la vie, laissent supposer que la vie pourrait avoir émergé dans un environnement similaire. Ce type d’écosystème pourrait également exister ailleurs dans notre système solaire, comme sur les lunes Encelade et Europe. Les températures des cheminées, atteignant 40°C, abritent également des escargots, crustacés, et, plus rarement, des crabes, crevettes, oursins et anguilles. Ce foisonnement de vie dans un environnement si inhospitalier souligne l’incroyable capacité d’adaptation des organismes vivants.

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Les menaces pesant sur la Lost City

Malheureusement, la Lost City n’échappe pas aux convoitises humaines. En 2018, la Pologne a obtenu les droits pour exploiter les ressources marines autour de ce site. Bien que la zone thermique elle-même ne contienne pas de ressources précieuses, l’activité minière pourrait avoir des conséquences désastreuses sur cet habitat exceptionnel. Les rejets et perturbations causés par l’exploitation pourraient altérer irrémédiablement cet écosystème fragile. La communauté scientifique s’inquiète des impacts potentiels et plaide pour que la Lost City soit classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette protection permettrait de préserver ce trésor naturel pour les générations futures, tout en continuant à étudier ses mystères.

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La Lost City, une fenêtre sur l’origine de la vie

Les découvertes faites à la Lost City pourraient révolutionner notre compréhension de l’émergence de la vie sur Terre. En 2024, des chercheurs ont extrait un échantillon de roche mantellique de 1 268 mètres de long, battant ainsi un record. Cet échantillon pourrait fournir des preuves cruciales sur les conditions ayant permis l’apparition de la vie il y a des milliards d’années. Alors que d’autres champs hydrothermaux similaires pourraient exister, la Lost City est le seul connu à ce jour accessible avec des véhicules télécommandés. La formation de ses hydrocarbures, non issue du dioxyde de carbone atmosphérique ou de la lumière solaire, mais de réactions chimiques sur le fond marin, ouvre la possibilité que la vie soit née dans un habitat similaire. Ce site pourrait être la clé pour comprendre non seulement notre propre histoire, mais aussi celle de la vie ailleurs dans l’univers.

La Lost City, par sa singularité, soulève de nombreuses questions sur l’origine de la vie et la préservation des écosystèmes uniques. Comment pouvons-nous concilier la curiosité scientifique et les impératifs de conservation face aux menaces d’exploitation minière ?

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Jessica, journaliste aguerrie avec une solide expérience en gestion de projet et rédaction web, est diplômée de Sciences Po en Communication et Médias. Elle capte l'attention par des contenus précis et percutants, couvrant les évolutions médiatiques avec rigueur et clarté. Contact : [email protected].

7 commentaires
  1. charlotte le

    Est-ce que les escargots et les crustacés ont été affectés par les explorations minières jusqu’à présent?

  2. mathildeéclair8 le

    Pourquoi la Pologne a-t-elle le droit d’exploiter cette zone, c’est injuste envers la nature!

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