EN BREF
  • 🗺️ Découverte archéologique majeure près d’Al-Bahnasa de plus de 300 momies datant de l’époque ptolémaïque.
  • Langues d’or trouvées dans les bouches de certaines momies, symbolisant la capacité de parler dans l’au-delà.
  • La tombe de Wen Nefer révèle des fresques ornées et des artéfacts sacrés comme des scarabées et des jarres canopes.
  • Les fresques illustrent des dieux égyptiens sous un ciel étoilé, soulignant l’importance de la cosmologie dans les rituels funéraires.

L’Égypte ancienne continue de fasciner le monde entier avec ses mystères enfouis sous le sable du désert. Récemment, une découverte extraordinaire a émergé des profondeurs d’une tombe antique près de la ville moderne d’Al-Bahnasa. Cette trouvaille marquante, réalisée par une équipe d’archéologues de l’Université de Barcelone et de l’Institut du Moyen-Orient Ancien en Allemagne, a mis au jour des artéfacts fascinants datant de l’époque ptolémaïque, entre 305 et 30 avant notre ère. Parmi ces trésors, des amulettes en forme de langues d’or ont été découvertes dans les bouches de momies, révélant des pratiques funéraires étonnantes et témoignant de l’importance accordée à la vie après la mort dans l’Égypte ancienne.

Les trésors de la tombe de Wen Nefer

La découverte d’Al-Bahnasa est centrée sur une tombe riche en artéfacts, appartenant à un individu nommé Wen Nefer. Ce tombeau renferme une multitude de trésors, dont des langues en or, des ongles dorés, et divers amulettes et scarabées. Ces objets précieux offrent un aperçu unique sur les pratiques religieuses et funéraires de l’époque ptolémaïque. Les archéologues ont également mis au jour des jarres canopes, utilisées pour contenir les organes retirés des défunts lors du processus d’embaumement. Les murs de la tombe sont ornés de scènes peintes représentant des dieux, des étoiles et les étapes de l’embaumement, conférant à cet espace une atmosphère sacrée et mystique.

Des amulettes en forme de langue dor placées dans la bouche des défunts témoignent dun rituel funéraire destiné à guider les âmes dans lau delà

Les langues d’or, en particulier, suscitent une grande curiosité. Ces amulettes étaient placées dans la bouche des morts pour leur permettre de parler dans l’au-delà, selon les croyances égyptiennes. Ce rituel montre à quel point la parole était considérée comme essentielle dans le jugement de l’âme devant le tribunal d’Osiris. Les ongles dorés, quant à eux, étaient réservés aux individus de haut rang social, offrant une protection non seulement contre les dommages physiques causés par l’embaumement, mais aussi contre les dangers spirituels.

Une découverte inédite à Al-Bahnasa

Des amulettes en forme de langue dor découvertes dans la bouche des défunts accompagnées de masques funéraires et de sculptures illustrent les pratiques rituelles de lÉgypte ancienne pour préparer les âmes à lau delà

Cette découverte constitue la première mise au jour de nombreux artefacts de ce type à Al-Bahnasa, soulignant l’importance archéologique de la région. Al-Bahnasa, connue sous le nom d’Oxyrhynchus dans l’Antiquité, était une ville florissante à l’époque ptolémaïque, et les découvertes récentes mettent en lumière son rôle central dans la culture et les rituels égyptiens. La tombe de Wen Nefer, qui contenait 52 momies, offre un aperçu fascinant des coutumes funéraires élaborées de cette période.

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Parmi les artefacts découverts, les archéologues ont trouvé des piliers Djed, des yeux Wadjet, et des figurines de dieux, ainsi que des perles et des poteries. Ces objets, restés intacts pendant plus de 2 000 ans, témoignent de la richesse culturelle et de la complexité des croyances religieuses de l’époque. Les scarabées cardiaques, placés sur le cœur des momies, jouaient un rôle crucial dans le voyage de l’âme vers l’au-delà, selon les traditions égyptiennes.

Le symbolisme des langues d’or

Le symbolisme des langues d’or est profondément ancré dans la cosmologie égyptienne. Ces amulettes étaient conçues pour assurer au défunt la capacité de parler dans l’au-delà, une compétence essentielle lors du jugement de leur âme. Dans la mythologie égyptienne, le tribunal d’Osiris était responsable de peser le cœur du défunt contre la plume de Maât, déesse de la vérité et de la justice. La parole jouait un rôle crucial dans la défense de l’âme, permettant au défunt de justifier ses actions et de démontrer sa pureté devant les dieux.

Les langues d’or, bien que rares, offrent un aperçu précieux de ce que les Égyptiens considéraient comme essentiel pour une vie réussie après la mort. Ce rituel montre l’importance accordée à la parole et à la communication dans l’au-delà, reflétant ainsi une vision du monde où la vie après la mort était considérée avec sérieux et préparation.

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Les rituels funéraires de l’époque ptolémaïque

Les rituels funéraires de l’époque ptolémaïque étaient empreints de solennité et de symbolisme. Les momies étaient préparées avec soin, et les objets funéraires étaient choisis pour assurer une transition en douceur vers l’au-delà. Les jarres canopes, utilisées pour conserver les organes retirés, étaient essentielles à ce processus. Les scènes peintes sur les murs dépeignent des dieux égyptiens tels qu’Horus, Thoth, Isis, Anubis, Osiris, Atoum et Nout, soulignant leur importance dans le passage vers l’au-delà.

Le processus d’embaumement était considéré comme crucial pour préserver le corps et l’âme du défunt. Les Égyptiens croyaient fermement que la préparation adéquate du corps garantissait une vie après la mort réussie et éternelle. Les scarabées cardiaques, placés sur le cœur, aidaient à protéger l’âme et à assurer sa sécurité lors de son voyage vers l’au-delà.

Une fresque céleste dans la tombe

Les fresques murales retrouvées dans la tombe de Wen Nefer sont d’une beauté remarquable. Elles représentent la déesse Nout, déesse des mères et du cosmos, avec une poitrine dénudée sous un ciel étoilé. Les autres dieux sont représentés naviguant paisiblement dans des bateaux funéraires, sous des cieux riches et étoilés. Ces représentations artistiques témoignent de la vision cosmique et spirituelle des Égyptiens, où le ciel et les étoiles jouaient un rôle central dans leur compréhension de l’univers.

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La présence de la déesse Nout souligne également l’importance des figures maternelles dans la mythologie égyptienne. En tant que déesse du ciel, elle était considérée comme protectrice des morts et garantissait leur passage sûr vers l’au-delà. Les fresques montrent une connexion profonde entre les croyances terrestres et célestes des Égyptiens, renforçant l’idée que la vie après la mort était une continuation naturelle de la vie sur Terre.

Ce tombeau, richement décoré, était conçu pour apporter réconfort et assurance aux survivants, sachant que leurs proches étaient bien préparés pour ce qui allait suivre.

La découverte de la tombe de Wen Nefer à Al-Bahnasa soulève de nombreuses questions sur les pratiques funéraires et les croyances religieuses de l’époque ptolémaïque. Elle offre également une occasion unique de mieux comprendre l’importance de l’au-delà dans la culture égyptienne. En quoi ces artéfacts et rituels anciens influencent-ils notre compréhension moderne de l’histoire et des croyances de l’Égypte ancienne ?

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Karen Garcia, journaliste expérimentée avec près de dix ans dans le secteur, allie expertise technique et passion pour l'écriture. Diplômée de l'ESJ Paris, elle excelle dans la vulgarisation de sujets techniques, rendant l'information accessible. Son intérêt pour l'écologie et les innovations durables enrichit ses articles d'une perspective analytique unique. Contact : [email protected].

5 commentaires
  1. samiaobscurité le

    Merci pour cet article captivant, je suis toujours fasciné par les mystères de l’Égypte ancienne.

  2. Les fresques étoilées me font penser à Van Gogh. Les Égyptiens étaient-ils les premiers expressionnistes ? 😄

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