EN BREF
  • 🔬 Les chercheurs de l’Université de l’Illinois ont développé une méthode électrochimique innovante pour traiter les PFAS.
  • 💧 La combinaison de la redox électrodialyse et de l’électrosorption permet de capturer et détruire ces « polluants éternels ».
  • ⚙️ Ce dispositif utilise une membrane de nanofiltration peu coûteuse, réduisant ainsi les coûts et l’entretien.
  • 🌍 Les applications potentielles incluent les industries des semi-conducteurs et du traitement des eaux usées municipales.

La pollution de l’eau par les PFAS, surnommées « polluants éternels », représente un défi environnemental majeur à l’échelle mondiale. Ces substances chimiques, utilisées notamment dans la fabrication de semi-conducteurs, sont connues pour leur persistance dans l’environnement et leur résistance aux techniques traditionnelles de purification de l’eau. Cependant, des chercheurs de l’Université de l’Illinois Urbana-Champaign ont récemment fait une percée significative en développant une méthode électrochimique innovante capable de capturer et de détruire ces contaminants en un seul processus. Ce dispositif révolutionnaire, qui combine la redox électrodialyse et l’électrosorption, offre une solution prometteuse pour éliminer les PFAS de l’eau et des eaux usées industrielles.

Comprendre les PFAS et leur impact

Des chercheurs de lUniversité de lIllinois présentent une technologie innovante pour capturer et détruire les PFAS les polluants éternels dans leau

Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont un groupe de produits chimiques synthétiques utilisés depuis les années 1940. Leur stabilité chimique et leur résistance à l’eau et à la graisse en ont fait des composants prisés dans des produits allant des emballages alimentaires aux mousses anti-incendie.

Cependant, ces mêmes propriétés qui les rendent si utiles posent un problème environnemental. Les PFAS ne se décomposent pas facilement et peuvent persister dans l’environnement pendant des centaines d’années, d’où leur surnom de « polluants éternels ». Leur présence dans l’eau potable a été liée à divers problèmes de santé, y compris certains cancers, des dysfonctionnements hormonaux et des effets sur le système immunitaire. Cette persistance et toxicité ont poussé les chercheurs à chercher des méthodes efficaces pour les éliminer.

L’impact des PFAS se fait sentir particulièrement dans les zones industrielles, où le rejet de ces substances dans les cours d’eau est élevé. Les méthodes traditionnelles de traitement de l’eau, telles que la filtration par charbon actif ou l’osmose inverse, ne sont pas toujours efficaces pour éliminer ces contaminants, surtout ceux à chaîne ultra-courte. Ceci a incité les scientifiques à explorer de nouvelles technologies pour capturer et détruire ces molécules tenaces.

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La percée technologique des chercheurs de l’Illinois

Une avancée majeure dans la purification de leau la nouvelle technologie de lUniversité de lIllinois offre une solution efficace contre les substances perfluorées et polyfluorées

Face à ce défi, les chercheurs de l’Université de l’Illinois Urbana-Champaign ont mis au point un dispositif innovant qui combine deux technologies : la redox électrodialyse et l’électrosorption. Ce système unique permet non seulement de capturer les PFAS, mais aussi de les détruire en une seule étape.

La redox électrodialyse fonctionne en utilisant un champ électrique pour déplacer les ions à travers une membrane, tandis que l’électrosorption utilise des électrodes pour adsorber les contaminants. En les combinant, les chercheurs ont créé un processus qui peut traiter efficacement toute la gamme des PFAS, y compris les molécules à chaîne ultra-courte souvent plus difficiles à éliminer.

Ce dispositif utilise également une membrane de nanofiltration peu coûteuse, qui résiste mieux aux contaminants que les membranes ioniques traditionnelles. Cela réduit le coût et l’entretien du système, rendant cette méthode plus viable pour une application à grande échelle. L’innovation réside dans la capacité du système à concentrer les PFAS capturés, facilitant ainsi leur destruction par oxydation électrochimique.

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Optimisation et configuration du dispositif

La mise au point d’un dispositif capable de traiter efficacement les PFAS a nécessité des ajustements minutieux des matériaux et de la configuration. Les chercheurs ont dû expérimenter avec différentes configurations pour maximiser l’efficacité de capture et de destruction des PFAS.

Breakthrough Tech Captures and Destroys “Forever Chemicals” in a Single Process – a Game-Changer for Clean Water
byu/Vailhem inWastewater

Le choix des matériaux a été crucial. En utilisant des électrodes en carbone pour l’électrosorption et des membranes de nanofiltration pour la redox électrodialyse, le dispositif est capable de traiter les PFAS avec un haut degré d’efficacité. Cette configuration permet de capter non seulement les PFAS à chaîne longue et courte, mais également ceux à chaîne ultra-courte, qui ont traditionnellement échappé aux méthodes de traitement conventionnelles.

La redox électrodialyse combine la filtration par désalinisation et l’oxydation électrochimique pour éliminer les PFAS capturés. Une fois concentrés, les PFAS sont convertis en ions fluorure, une transformation essentielle pour éliminer ces contaminants persistants de l’environnement. Ce système intégré promet d’être un atout majeur pour les industries cherchant à se conformer aux réglementations environnementales strictes.

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Applications potentielles et impact industriel

Les applications potentielles de cette technologie sont vastes. Le secteur des semi-conducteurs, qui utilise largement les PFAS dans ses processus de fabrication, pourrait bénéficier énormément de cette innovation. Avec l’augmentation prévue de la production de semi-conducteurs, la gestion des eaux usées contenant des PFAS deviendra une priorité.

En intégrant ce dispositif directement dans les flux de traitement des eaux usées industrielles, les entreprises pourront réduire leur empreinte environnementale tout en respectant les normes de pollution de l’eau. De plus, cette technologie pourrait également être appliquée à d’autres industries utilisant des PFAS, comme la production de textiles et l’agroalimentaire.

Les gouvernements et les organismes de réglementation s’intéressent également à cette avancée, car elle offre une solution pratique et économiquement viable pour traiter les eaux contaminées par les PFAS. En outre, cette technologie pourrait être adaptée pour des applications dans les stations de traitement des eaux usées municipales, contribuant ainsi à fournir de l’eau potable plus propre aux communautés du monde entier.

Les défis et perspectives futures

Bien que cette technologie soit prometteuse, son déploiement à grande échelle pose plusieurs défis. La mise à l’échelle du dispositif pour traiter de grands volumes d’eau est l’un des principaux obstacles que l’équipe de recherche espère surmonter.

Le coût initial de mise en place de ces systèmes dans des installations industrielles pourrait être élevé. Cependant, les économies réalisées grâce à une réduction des besoins en entretien et à une diminution des amendes pour non-conformité environnementale pourraient compenser cet investissement initial.

À l’avenir, les chercheurs visent à affiner encore cette technologie pour améliorer son efficacité et réduire ses coûts. Ils envisagent également des partenariats avec des entreprises et des organismes gouvernementaux pour tester et valider le dispositif dans des environnements réels, ouvrant ainsi la voie à son adoption généralisée. Quel sera l’impact de cette technologie sur la gestion mondiale des ressources en eau ?

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5 commentaires
  1. Omarparadis9 le

    Je suis toujours sceptique avec ces « innovations » qui promettent monts et merveilles… 😒

  2. lucie_vampire le

    Est-ce que cette technologie est déjà utilisée quelque part ou c’est encore en phase de test ?

  3. Hélènemémoire le

    Bravo aux chercheurs pour cette avancée ! J’espère que ça pourra être déployé rapidement.

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