Alors que « le gibier fait un retour en force dans la forêt usagère de la Teste-de-Buch », la question de concilier préservation de la biodiversité, régénération de la flore et exploitation durable du bois se fait de plus en plus pressante.
Un équilibre essentiel
Les forêts, véritables réservoirs de biodiversité, constituent des refuges irremplaçables pour des milliers d’espèces animales et végétales. Parmi elles, 190 espèces forestières regroupées en 70 essences qui jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre de ces écosystèmes uniques. Mais depuis 30 ans, la présence accrue de gibier vient perturber cet équilibre (116 750 cerfs et 771 369 chevreuils ont été recensés en 2022).
Les dégâts causés par le gibier dans les forêts sont principalement dus à leur alimentation (abroutissement de jeunes plants ou écorçage des troncs d’arbres). Des pratiques qui, si elles prennent de l’envergure, peuvent fragiliser la santé des écosystèmes forestiers et la stratégie de reboisement. En d’autres termes : « L’équilibre forêt-gibier est une nécessité pour permettre le renouvellement des forêts, améliorer la séquestration du carbone, favoriser la biodiversité, conserver une grande faune sauvage en bonne santé », explique dans les colonnes de Ouest-France Didier Leblanc, président de l’association départementale des chasseurs de grand gibier de Mayenne, où a été signée avec Fransylva, représentant des propriétaires forestiers, une convention pour faire du massif forestier de Hermet un site pilote visant à préserver l’équilibre forêt-gibier, grâce à la mise en œuvre des recommandations de la méthode Brossier-Pallu.
Si la chasse constitue un levier essentiel pour maintenir l’équilibre forêt-gibier et assurer la continuité des plans de reboisement, d’autres outils, tels que les aides d’État, sont également indispensables.
L’enjeu des aides au renouvellement forestier
Conscients de l’importance de préserver les forêts en France, les pouvoirs publics ont instauré des aides au renouvellement forestier sous forme de subventions, d’avances, d’allègements fiscaux et de conseils techniques à l’intention des propriétaires, qu’ils soient publics ou privés. Au début du mois de juillet par exemple, le ministère de l’Agriculture publiait un appel à projets pour le renouvellement forestier sous forme d’aides à la plantation d’arbres.
Ces aides permettent de remplacer les arbres vieillissants, malades, ou morts, par de jeunes plants pour assurer la durabilité des forêts. Elles favorisent également l’adaptation des forêts françaises au changement climatique puisqu’elles encouragent la plantation d’essences mieux adaptées aux conditions climatiques futures.
Le maintien de l’équilibre forêt-gibier est donc la seule façon de créer des lieux où faune et flore coexistent dans leur diversité, tout en prenant en compte les investissements engagés pour le renouvellement forestier. Sans cela, rien ne sera possible, même si les forestiers privilégient des aménagements forestiers adaptés qui prennent en compte la présence de gibier : création de haies, bosquets, zones refuges… Les propriétaires forestiers œuvrent au quotidien pour arriver à cet équilibre si précieux en échangeant avec les chasseurs du territoire, mais aussi en permettant, la création de corridors écologiques afin que les espèces animales se déplacent librement. Les zones de refuge, quant à elles, offrent des abris permettant à la faune de se nourrir, de se reproduire et même de se protéger des prédateurs.