Le paiement en espèces, pourtant apprécié pour sa simplicité et son anonymat, se révèle être un fardeau environnemental de taille par rapport aux transactions numériques bien plus écologiques.
Un impact environnemental méconnu
L’usage quotidien des billets de banque en Europe produit une empreinte carbone non négligeable. Selon la Banque centrale européenne (BCE), l’utilisation d’argent liquide par un Européen engendre une pollution équivalente à un trajet de 8 kilomètres en voiture chaque année. Bien que cela puisse sembler minime, cette pollution est beaucoup plus élevée que celle des paiements électroniques.
Cycle de vie des billets : une empreinte carbone lourde
Chaque étape impliquée dans le paiement en espèces contribue à la pollution. La BCE précise que l’alimentation des distributeurs automatiques de billets (DAB) représente à elle seule 37 % de cette empreinte. Le transport de fonds en ajoute 35 %, tandis que le traitement des billets, de leur fabrication à leur authentification, complète la liste. La fabrication du papier pour les billets est responsable de 9 % des émissions, et le processus d’authentification en contribue pour 5 % supplémentaires.
Des efforts pour verdir le secteur bancaire
Malgré l’empreinte écologique élevée des paiements en espèces, la BCE reconnaît les efforts déployés par les banques et les États. Depuis 2004, les DAB ont été repensés et sont devenus moins énergivores. De plus, la recherche sur les carburants durables pourrait révolutionner le transport des billets dans les années à venir, réduisant ainsi les émissions de CO2.
Comparaison avec les paiements numériques
En Italie, le journal « La Repubblica » rapporte que les paiements en espèces polluent 21 % de plus que leurs équivalents numériques. Une tendance confirmée par une étude de la Fédération bancaire française datant de 2011. Alors qu’un paiement par carte bancaire émet 3 grammes de CO2 chez un commerçant et 4 grammes en ligne, un règlement en espèces de 40 euros produit 22 grammes de CO2, soit bien plus que les transactions numériques.
Les Français et la transition vers le numérique
La pandémie de Covid-19 a accéléré l’adoption du paiement sans contact en France. La crainte de la contamination a poussé de nombreux consommateurs, à délaisser les espèces. Aujourd’hui, d’après les données du Gouvernement, 50 % des paiements en France sont réalisés par carte bancaire, 17 % en ligne et 3 % via des appareils connectés comme les téléphones ou les montres.
Le maintien des espèces : un besoin persistant
Malgré leur impact environnemental, les paiements en espèces ne disparaîtront pas de sitôt. Les petites sommes, l’anonymat et la gestion budgétaire facilitée sont autant de raisons avancées pour justifier leur maintien. Difficile d’imaginer une société totalement dématérialisée tant que ces arguments seront valables pour une grande partie de la population.
Les coûts environnementaux des paiements numériques
Même si la transition vers les paiements numériques est généralement plus respectueuse de l’environnement, il ne faut pas sous-estimer leur impact. Les serveurs et centres de données nécessaires pour traiter les transactions consomment beaucoup d’énergie et nécessitent des systèmes de refroidissement qui utilisent d’importantes quantités d’eau. L’empreinte carbone des paiements en ligne, bien que moindre, n’est pas pour autant négligeable.
Vers une prise de conscience collective ?
La comparaison entre paiements en espèces et numériques incite à réfléchir sur nos choix quotidiens. Si les transactions numériques semblent présenter un moindre impact écologique, leur dépendance énergétique pose aussi question. Faut-il repenser notre système de paiement pour un avenir plus durable ?