En vue des Jeux olympiques de Paris 2024, la station de dépollution des eaux pluviales de Champigny-sur-Marne est une œuvre majeure pour la viabilité des épreuves aquatiques dans la Seine et la Marne. C’est un projet ambitieux, mais crucial pour le déroulement harmonieux de cet événement sportif international.
SDEP : un acronyme essentiel à l’ambition olympique
Pour que les athlètes et éventuellement le grand public aient la possibilité de s’adonner à la baignade dans la Seine et la Marne, beaucoup repose sur la Station de Dépollution des Eaux pluviales de Champigny-sur-Marne (SDEP). Cette dernière, inaugurée le 22 avril dernier, est le fruit d’une collaboration entre Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports Emmanuel Macron, et Anne Hidalgo, et son homologue chargé de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Il faut noter que même si la baignade est interdite dans la Seine depuis 1923 suite à un arrêté préfectoral, l’exécutif met tout en œuvre pour renverser cette décision, notamment en prévision des Jeux olympiques.
Un coût lourd mais nécessaire pour la qualité de l’eau
La réalisation de ce projet a nécessité un budget conséquent, environ 1,4 milliard d’euros. Pour Champigny-sur-Marne, un des principaux objectifs est d’éviter à tout prix une pollution massive due aux précipitations conséquentes ou à des eaux usées venant de divers endroits de la région. Le projet de la SDEP, qui a coûté plus de 50 millions d’euros, prévoit de collecter, traiter et rejeter des eaux pluviales propres dans la Marne.
La modernisation pour une meilleure gestion des eaux pluviales
En juillet 2023, de fortes pluies ont engendré une pollution importante de la Seine, ce qui a entraîné l’annulation de certaines épreuves de natation. Pour éviter que ce problème ne se reproduise lors des Jeux olympiques, des mesures sont mises en place. Plusieurs stations de récupération d’eaux pluviales ont été construites depuis 2020. De plus, deux grandes stations d’épuration dans le sud-est de Paris ont également fait l’objet de travaux de modernisation pour garantir l’efficacité du système.
Un traitement mature pour des eaux propres
Une fois collectées, les eaux pluviales sont traitées à un rythme de 700 litres par seconde. Ce processus comprend un filtrage rigoureux des déchets et impuretés, un passage dans des bassins de décantation pour nettoyer les matières en suspension, et une exposition aux lampes UV pour éliminer les bactéries.
Anticiper les défis pour assurer la réussite des JO
Cependant, même avec tous ces efforts mis en place, des jours de contingence sont prévus en cas de problèmes, tels que les forts orages ou les erreurs humaines, qui pourraient compromettre la qualité de l’eau. De plus, les contrôles seront renforcés et deviendront quotidiens à partir de la fin mai.
Le public aura-t-il la possibilité de se baigner dans la Seine et la Marne à l’été 2025 ? Il reste encore de nombreux défis à relever, notamment la cohabitation des baignades avec le trafic fluvial et les autres activités, et l’abrogation des arrêtés préfectoraux d’interdiction n’est pas envisagée. Seules des dérogations occasionnelles pourraient être accordées. Plusieurs sites candidats ont déjà été identifiés pour ces possibles futures zones de baignade. Alors, malgré l’ampleur de la tâche, l’horizon 2024 pourrait-il voir l’émergence d’une nouvelle ère pour les espaces aquatiques urbains ?