Dans un futur proche, l’armée de l’Air & de l’Espace envisagerait de remplacer l’avion d’entraînement Alphajet en utilisant un appareil « modulaire ». Ce changement permettrait d’optimiser la formation des pilotes tout en assurant la reconduction appropriée de missions importantes comme celle de la Patrouille de France.
Le défi posé par le retrait de l’Alphajet
Depuis quelques temps, l’escadron d’entraînement 3/8 « Côte d’Or », en charge de la formation des pilotes ukrainiens, a vu ses effectifs migrer vers les rivages britanniques. Leur formation se poursuit désormais à Cazaux, où quelques avions d’entraînement Alphajet ont été conservés. Dans le passé, cette escadrille était connue pour sa fonction de « force adverse », aussi appelée « Red Air ». Cependant, durant l’année 2023, celle-ci s’est vue attribuer temporairement la mission de former un petit groupe d’élèves-pilotes français, qui compteront parmi les derniers à avoir été formés sur Alphajet.
L’avenir de l’Alphajet et dans une mesure plus large, celui de la Patrouille de France, qui utilise ces avions pour ses démonstrations aériennes, sont désormais des sujets de préoccupation. Ces interrogations ont été soulevées par le député Frank Giletti l’an dernier, qui a sollicité le ministère des Armées pour connaître ses intentions quant à l’avenir du célèbre jet d’entraînement.
Réflexions concernant l’éventuel successeur de l’Alphajet
L’usure rapide des cellules des appareils utilisés par la Patrouille de France, due aux contraintes de charge continues, nécessite en effet un renouvellement permanent du parc d’avions. La question se pose alors de savoir comment assurer efficacement la mission de représentation à long terme, sans interférer avec le cursus actuel des pilotes de chasse basé sur le Pilatus PC-21.
Le ministère des Armées envisage donc la possibilité de lier la mission de la Patrouille de France à une autre mission de préparation opérationnelle. Cette dernière est actuellement effectuée par les escadrons de chasse, utilisant principalement des avions Rafale et Mirage et dans une moindre mesure, l’Alphajet.
La pérennité de la patrouille de france sans l’alphajet
Le ministère des Armées assure que la pérennité de la Patrouille de France ne sera pas compromise malgré le retrait de l’Alphajet. Plusieurs solutions sont à l’étude, en collaboration avec le Royaume-Uni et l’Espagne, afin de répondre efficacement à ce défi, même si les calendriers de remplacement des avions d’entraînement de ces pays ne sont pas totalement synchronisés avec celui de la France.
La Royal Air Force envisage de remplacer ses Hawk T2 par des avions d’entraînement proposés par le constructeur britannique Aeralis. Une étude est actuellement en cours afin de déterminer si ces avions pourraient répondre aux exigences de l’armée.
L’introduction d’un avion d’entraînement modulaire
En Espagne, le CASA C-101 Aviojet, semblable à l’Alphajet, prend sa retraite cette année, laissant place au PC-21. Cette évolution amorce le début de la transition opérationnelle des étudiants pilotes sur des avions de type F-5 Tiger, qui pourraient être, à terme, remplacé par un Future Jet Trainer produit par Airbus.
Suite à ces changements, le ministère des Armées se tourne désormais vers un avion modulaire, capable de répondre à la fois aux besoins de patrouille, de Red Air et de complément d’avion. Peut-on espérer que l’introduction de ce nouvel appareil dans l’armée de l’Air & de l’Espace redéfinira-t-elle la formation des pilotes et les missions d’avenir ?