Le Mali est engagé actuellement dans un bras de fer périlleux avec la communauté internationale. Cette bravade risque d’empirer sa situation déjà précaire depuis plusieurs années. Accélération de la paupérisation, accélération de l’émigration et hausse du chômage font partie des potentielles conséquences des nouvelles sanctions de la CEDEAO contre le pays. De quoi contraindre certaines organisations humanitaires comme la Fondation Maliba à doubler leurs efforts.

De sévères sanctions contre le Mali

La Communauté Économique des États de l’Afrique de I ’Ouest (CEDEAO) a adopté, le dimanche 9 janvier, une série de sanctions contre le Mali en réponse à la volonté de la junte de prolonger de 5 ans la transition. Il était prévu que celle-ci prenne fin en février prochain avec l’organisation des élections générales. La CEDEAO a donc décidé de frapper fort. Elle a notamment fermé ses frontières avec le Mali et gelé les avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ces mesures jugées « illégales » et « illégitimes » risquent de plomber une économie déjà fragile et donc de toucher durement les Maliens. On pourrait ainsi assister à une paupérisation plus importante de la population.

Sur le terrain depuis plus de 30 ans

Le Mali ne pouvant plus compter sur l’aide internationale, il lui faudra maintenant miser uniquement sur des partenaires nationaux. Particulièrement des entreprises publiques ou appartenant à des nationaux. Il aura aussi besoin d’une accentuation des efforts des organisations locales, qui œuvrent depuis plusieurs années à l’amélioration des conditions de vie des compatriotes. Parmi celles-ci figurent en bonne place la Fondation Maliba créée par l’homme d’affaires malien Aliou Diallo. Cet établissement à but non lucratif est sur le terrain depuis de nombreuses années pour soulager les Maliens à travers de multiples réalisations.

Autonomisation des femmes, lutte contre la Covid-19…

La Fondation Maliba installe notamment des forages d’eau équipés de pompes solaires, construit des moulins à grain, procède au pavage des rues, réhabilite et construit des écoles ou des centres de santé. Elle compte également plusieurs actions d’envergure comme le financement de projets générateurs de revenus pour des jeunes et femmes, la formation des femmes à la fabrication et commercialisation de savon ou encore des dons réguliers de vivres. Depuis l’apparition de la Covid-19, l’organisation distribue en outre d’importants lots de masques, de gel hydroalcoolique, d’eau de javel et de savons liquide. Plusieurs milliards ont déjà été investis dans ces initiatives. Et cela malgré le contexte difficile (conflits armés, crise sanitaire, troubles politiques, etc.).

Nécessité d’intensifier les efforts

« Aucun sacrifice n’étant de trop pour notre cher Mali, je me suis investi, à travers ma Fondation Maliba, durant toute l’année 2021 et comme les autres années, à soulager nos populations », a souligné fièrement Aliou Diallo lors de son discours du nouvel an 2022. Le milliardaire malien compte poursuivre ses efforts maintenant que les Maliens ont le plus besoin de lui. Il entend ainsi doubler ses investissements pour soutenir cette difficile phase de transition. Dans une précédente intervention, en fin d’année 2021, l’entrepreneur avait appelé le gouvernement malien à prendre aussi ses responsabilités. Notamment profiter du retrait des troupes françaises afin de regagner sa souveraineté militaire. Il avait également exhorté l’Etat à remettre la main sur les ressources naturelles que l’exploitation profite véritablement aux Maliens.

Candidat à la prochaine présidentielle

Pour sa part, Aliou Diallo propose d’aider son pays à conquérir son indépendance énergétique grâce à sa compagnie Hydroma. Ce groupe transforme l’hydrogène naturel en électricité verte. Il a notamment mené un projet pilote qui a distribué de 2012 à 2020 de l’électricité verte gratuite au village de Bourakébougou. Après huit ans de test, une production à grande échelle a été annoncée récemment pour lancer l’industrialisation du pays. Pour aller plus loin dans ses œuvres philanthropiques, Aliou Diallo se porte candidat à la prochaine présidentielle. Dans le cadre de ce scrutin, il propose un « plan Marshall pour le Mali ». Ce programme pharaonique vise la reconstruction totale du pays à travers notamment la construction des infrastructures et services essentiels.

 

Ne ratez pas l'actualité du monde de demain grâce à la newsletter envoyée chaque mardi. Vous allez adorer !