Engagée socialement et écologiquement, HOP est une association à but non lucratif qui propose une action collective visant à combattre l’obsolescence programmée et ses dérives.
Dans le terme « obsolescence programmée », il faut comprendre une volonté délibérée de la part des fabricants à réduire la longévité des biens après une durée d’utilisation prédéfinie. Très courant, ce type de pratique concerne surtout les produits high-tech et électroménagers. Que ce soit pour des questions techniques, technologiques, logicielles ou esthétiques, les constructeurs ont une seule et même détermination : inciter le consommateur à racheter – un modèle plus récent – dans un avenir proche.
Inclue dans la loi sur la transition énergétique, adoptée le 22 juillet 2015, l’obsolescence représente désormais un délit passible notamment de deux ans d’emprisonnement et 300.000 € d’amende. L’association HOP (pour « Halte à l’Obsolescence Programmée ») a rapidement emboîté le pas à cette avancée en proposant aux citoyens, prisonniers bien malgré eux de ce système de consommation, de devenir des acteurs de demain. Le but : dénoncer les abus, qui restent encore bien trop nombreux et généralement impunis, mais aussi informer des bonnes pratiques s’il en est.
Une nouvelle alternative pour les consommateurs en mal de transparence
Cela ne vous aura sans doute pas échappé : bon nombre d’appareils électroménagers courants datant de plusieurs décennies jadis utilisés par nos parents ou grands-parents fonctionnent encore à plein régime, a contrario de ceux d’aujourd’hui qui tombent en panne en moins de deux car sciemment conçus pour ne pas durer. Avec une durée de vie moyenne actuelle de 6 à 8 ans contre 10 à 12 ans il y a encore quelques années, le constat est amer pour les consommateurs, pris en otage pour des raisons de modèle économique.
Imprimantes, réfrigérateurs, téléphones portables, téléviseurs, ordinateurs, machines à laver, petit électroménager… tout y passe ! L’obsolescence programmée revêt différentes formes et le stratagème est bien rôdé : pièces détachées qui deviennent introuvables quelques années après la sortie d’un modèle, réparation impossible, arrêt programmé, introduction d’une défectuosité, produit qui cesse « mystérieusement » de fonctionner peu de temps après la fin de garantie, effet de mode poussant les consommateurs à détenir les modèles dernier cri quitte à jeter leur appareil encore fonctionnel, logiciels supposés plus modernes qui deviennent incompatibles avec la version possédée… Des méthodes plus douteuses les unes que les autres, qui engendrent pourtant un véritable risque pour l’image du constructeur, qui joue clairement avec le feu en poussant progressivement le consommateur au boycott.
Face à ce fléau, et la loi ne suffisant pas pour rétablir l’ordre des choses, HOP convie les citoyens à agir en faveur d’une consommation plus équitable. C’est en ralliant un maximum de membres et en collectant des informations sur les produits défaillants, un peu à l’image du crowdsourcing, que l’association compte faire bloc auprès des pouvoir publics.
Dirigée par Laetitia Levasseur, HOP intègre des membres actifs ainsi qu’un comité d’orientation stratégique, regroupant notamment économiste, juriste, expert en développement durable, développeur web ou encore éditorialiste. Tous avancent de concert dans une démarche constructive et collaborative et comptent bien, à terme, faire entendre leurs voix avec l’aide des consommateurs, qui sont les premiers lésés par ce procédé plus qu’intolérable.
Un renouvellement forcé qui coûte aussi cher à la planète
Non seulement, l’obsolescence programmée est nuisible aux droits des consommateurs à un usage durable de leurs biens, mais elle l’est également pour l’environnement. L’extraction massive des métaux composant les appareils électroménagers engendre des chantiers gigantesques, provoquant la destruction des terres fertiles et l’élimination de la végétation. Et dans la continuité, les ressources naturelles s’amenuisent dangereusement. Comme dit l’adage, produire plus, c’est gaspiller plus !
Se pose aussi le problème majeur du recyclage des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques), sachant que chaque français est contraint d’en jeter l’équivalent de 16 et 20 kg par an ! Une masse considérable, majoritairement détruite par incinération ou enfouie. Seuls 2% de ces déchets seraient revalorisés. Tout ceci, sans oublier que leur toxicité (et donc leur empreinte écologique) est élevée, provoquant une pollution terrestre et atmosphérique d’envergure. Un cercle vicieux auquel il est grand temps de mettre un terme !