Selon un rapport publié ce lundi, le blanchiment de la grande barrière de corail pourrait coûter à l’australie 1,2 milliard $ par an de recettes touristiques et des pertes d’emplois.
Début 2016, lors de la fin de l’été austral, la Grande Barrière de corail a subi l’épisode de blanchiment le plus sévère jamais observé, qui a provoqué la mort de 22 % du corail, et même de la moitié du corail dans de nombreux récifs situés au nord de la ville de Cairns.
Selon une équipe de l’université de Melbourne, qui a étudié l’épisode de 2016, un blanchiment aussi important aurait été « pratiquement impossible » sans les effets du changement climatique. Si ce phénomène a avant tout un impact écologique, une étude vient expliquer qu’il va également avoir un important impact économique pour l’Australie.
Tourisme et emploi en berne ?
Dans une étude publiée ce lundi, The Australia Institute estime que si la Grande Barrière de corail continue à l’avenir de subir des épisodes sévères de blanchiment et que certains des récifs meurent, le nombre annuel de visiteurs (australiens et internationaux) de la Grande Barrière pourrait chuter de 1,1 million, avec à la clé une perte de recettes de 931 millions de dollars australiens par an, soit environ 614 millions d’euros.
Concernant le tourisme international, l’Australie pourrait perdre 174.000 touristes étrangers chaque année, avec à la clé une perte de recettes annuelles de près de 1,19 milliard de dollars australiens, soit environ 782 millions d’euros, en ne comptant que les touristes des Etats-Unis, de Chine et du Royaume Uni, les trois principaux pays source.
Au total, les zones touristiques autour de la Grande Barrière pourraient perdre environ 10.000 emplois dans le tourisme.
Crédit photo: Flickr – Matt Kieffer
La grande barrière, symbole en péril de l’australie
Selon une enquête d’opinion commanditée par The Australia Institute, réalisée en mai et juin et citée dans le rapport, les répondants étrangers placent la Grande Barrière au premier rang des attractions touristiques australiennes, à égalité avec l’opéra de Sydney.
Parmi les répondants étrangers, 63% ont déclaré avoir entendu parler du blanchiment, et 42% ont nommé le réchauffement climatique parmi ses causes, dont près de la moitié des Chinois.
L’enquête montre que 83% des répondants internationaux (hors Australie) pensent que l’Australie a le devoir de protéger ses récifs coralliens, 69 % pensent que le gouvernement australien ne devrait plus autoriser la construction de nouvelles mines de charbon pour réduire le risque de blanchiment, et 74% que l’Australie devrait sortir du charbon et le remplacer par des énergies propres afin de protéger la Grande Barrière.
Crédit photo principale : XL Catlin Seaview Survey