Vulgairement appelé « l’homme arbre », ce jeune Bangladais de 26 ans atteint d’une maladie très rare qui provoque des excroissances aux allures de racines va bientôt être opéré.

Au bout des mains et des pieds, Abul Bajandar présente des excroissances impressionnantes de plus de 5 kg. L’homme est atteint d’une maladie rare, appelée l’épidermodysplasie verruciforme, qui n’est autre qu’une forme spécifique de papillomavirus, responsable du cancer du col de l’utérus et des verrues.

Apparue à l’adolescence, la maladie a peu à peu recouvert ses mains et ses pieds de verrues à l’aspect d’écorce qui ont fini par le priver de l’usage de ses mains: « au début, elles étaient petites, mais ces cinq ou six dernières années, elles ont commencé à grossir à un rythme accru », raconte Abul. Marié et père de famille, il a été dans l’obligation d’abandonner son travail de cyclo-pousse. « J’ai besoin d’aide au quotidien, pour manger ou aller aux toilettes. Le poids lourd des verrues affaiblit mes bras et la douleur grandit quand je bouge ».

Le 4ème cas dans le monde

Abul Bajandar est le quatrième cas connu de cette maladie. « Nous avons connaissance de trois cas dans le monde. C’est la première fois que nous découvrons un cas aussi rare au Bangladesh », explique Samanta Lal Sen, médecin et directeur de l’hôpital qui le suit. Le virus peut être le fruit d’une maladie génétique, ou d’une déficience immunitaire qui laisse le virus se propager dans le corps. À terme, ces verrues peuvent devenir cancéreuses et doivent être retirées chirurgicalement.

Seulement, comme l’explique Claudine Blanchet-Bardon, dermatologue et vice-présidente du Syndicat national des dermatologues, l’opération n’est qu’une solution temporaire : « L’opération va le soulager mais si le problème de déficit immunitaire de fond n’est pas traité, l’épidermodysplasie verruciforme va récidiver. Il est donc essentiel de s’attaquer à l’origine de cette maladie cutanée, autrement dit au déficit immunitaire ».

Une opération permise par la médiatisation

L’opération d’excision des verrues est coûteuse. Cependant, grâce à la médiatisation de son cas par une chaîne locale et à la générosité des téléspectateurs, Abul Bajandar a été admis dans un hôpital de Dhaka, qui prendra en charge les coûts de l’intervention.

Actuellement, le jeune homme subit des examens pour déterminer si les énormes lésions pourront être retirées sans endommager des nerfs majeurs ou engendrer d’autres pathologies. Comme le précise Claudine Blanchet-Bardon, « les lésions exophytiques qu’il présente seront coupées mais cela risque d’être douloureux, car sa peau va être à vif. »

En 2008, un villageois indonésien avec d’énormes excroissances sur tout le corps a subi une série d’opérations en 2008 pour en être débarrassé.

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Crédit photo principale : capture d’écran YouTube

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Jessica, journaliste aguerrie avec une solide expérience en gestion de projet et rédaction web, est diplômée de Sciences Po en Communication et Médias. Elle capte l'attention par des contenus précis et percutants, couvrant les évolutions médiatiques avec rigueur et clarté. Contact : [email protected].

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