La situation catastrophique de l’Amazonie nous amène à nous poser certaines questions. Parmi elles : qui est responsable de la déforestation de cette forêt tropicale ? La France, comme d’autres pays, a-t-elle joué un rôle dans cette catastrophe économique ?
Brésil : le second producteur mondial de soja
Le Brésil est aujourd’hui parsemé de champs de soja, qui s’étalent parfois à perte de vue. En l’espace de trente ans, le pays est devenu le second producteur mondial de soja, mais aussi le premier pays exportateur de ce produit. Des millions de tonnes sont chaque jour acheminées du port de Santarem jusqu’en Europe.
La France importe chaque jour trois millions de tonnes de soja. La graine est utilisée pour nourrir et engraisser les animaux : bovins, porcs, volailles… Parmi les clients du Brésil, la France est en huitième position. Et cette dépendance au soja a des conséquences lourdes pour l’environnement : la déforestation de l’Amazonie.
Le moratoire de 2006 pour endiguer la déforestation ne suffit pas
Depuis 2006, le Brésil est engagé dans un moratoire visant à ne plus créer de nouvelles parcelles de soja en Amazonie. En toute logique, ce moratoire devrait donc éviter que d’autres hectares de forêts soient sacrifiés. Pour la culture du soja, ou de tout autre aliment. Pourtant, selon Greenpeace, ce ne sont pas moins de 35 000 kilomètres carrés de forêt amazonienne qui ont été rasés pour la culture de soja depuis la signature du moratoire en 2006. Ainsi, la déforestation de l’Amazonie en faveur du soja n’a pas été totalement arrêtée. Même si elle a considérablement diminué.
Aujourd’hui, les consommateurs ont le pouvoir de lutter contre ce phénomène en réduisant ou en stoppant leur consommation de viande. Car si les Français pensent acheter de la viande française, ils achètent aussi du soja brésilien et contribuent sans le savoir à la déforestation du « poumon de la Terre ».