Un nouveau rapport de l’Agence nationale de sécurité médicale (ANSM) en France a une fois de plus sonné l’alarme sur la quantité d’antibiotiques consommée par les patients. Les Français restent toujours accrochés aux antibiotiques. L’agence rapporte qu’il y a eu une augmentation inquiétante de la consommation d’antibiotiques en France entre 2011 et 2016.
Une mise en garde contre les antibiotiques en France
Une campagne gouvernementale réussie informant le public des dangers d’une utilisation fréquente des antibiotiques a permis de constater une baisse significative de 10,7 % de la consommation globale entre 2000 et 2013, mais l’effet de cette campagne s’est apparemment dissipé depuis.
On parle d’une augmentation de 5,6 % durant ces 5 dernières années alors que les souches bactériennes multi-résistantes se multiplient. 70 % des antibiotiques sont prescrits pour les infections respiratoires, 15,5 % pour les infections urinaires, 9,8 % pour les infections de l’oreille, et 4,6 % pour la grippe et d’autres infections. L’OMS et le corps médical exhortent les Français à se demander s’ils ont vraiment besoin de ces médicaments.
La France sur le podium des plus grands consommateurs d’antibiotiques
La France est le 3e plus grand consommateur d’antibiotique et se place derrière la Grèce et le Chypre. Le principal problème avec l’éclosion de trop d’antibiotiques est qu’il augmente le risque que les bactéries deviennent résistantes aux médicaments.
Les maladies courantes pourraient se transformer en tueurs dans 20 ans si certaines souches de bactéries devenaient résistantes aux traitements antibiotiques. L’une des principales préoccupations de l’ANSM est que très peu de molécules antibiotiques ont été développées et introduites ces dernières années, ce qui rend le problème de la résistance d’autant plus problématique.
Chaque année, environ 160 000 patients contractent des infections dues à des bactéries multi-résistantes et environ 13 000 en meurent. Le gouvernement français espère réduire la consommation d’antibiotiques de 25 % d’ici 2018 et faire passer le nombre de décès à moins de 10 000.