Un couvoir à Brest est en procès suite à la diffusion en 2014 d’une vidéo choc sur les conditions d’abattage des poussins mâles.
À entendre son nom, le métier de sexeur de poussins à l’air d’être un drôle de travail, mais il implique une pratique tellement cruelle que les couvoirs de France et d’ailleurs ont du mal à trouver preneur, malgré le salaire relativement élevé d’environ 55.000€ par an. En 2015, le Daily Mail notait qu’il y avait une pénurie de candidats au Royaume-Uni.
Le manque d’attractivité pour ce métier est dû à la difficulté de reconnaître un poussin mâle d’une femelle. Les conditions de travail sont aussi difficiles, puisqu’il faut accepter de travailler près de douze heures par jour et « traiter » les poussins avec une marge d’erreur de 2%. Mais au dessus de tout, ce métier inclut la mise à mort des poussins dans les couvoirs, de manière cruelle.
Ce métier complexe est pourtant essentiel aux élevages. Pourquoi ? Car les femelles sont jugées plus intéressantes que les mâles puisqu’elles pondent des œufs. Les choisir elles plutôt que les mâles permet de réduire des coûts d’alimentation.
Pourquoi les poussins sont ils tués dans les couvoirs ?
Il existe deux types de couvoirs: celui destiné aux poules pondeuses et celui destiné aux poulets de chairs. Dans le cas des poules pondeuses, les poussins mâles ne sont pas rentables. Ils sont donc tués.
Dans le cas des poulets de chairs, on recherche la croissance musculaire la plus rapide. Mais dans ce cas, ce sont les femelles qui se retrouvent écartées. On retrouve le même problème pour les canards ou les dindes.
Le procès d’un couvoir à Brest pourrait changer la donne
En novembre 2014, l’association de défense des animaux L214, la même qui avait diffusé des vidéos de l’abattoir d’Alès et d’un couvoir pour dénoncer le gavage des oies pour le foie gras, avait dévoilé les conditions cruelles du broyage des poussins dans le couvoir St François à Saint-Hernin, dans le Finistère.
Dans cette vidéo tournée en caméra cachée, un employé montre des poussins jetés vivants dans une benne à ordure et agonisant. On y voit également des poussins enfermés dans des sacs poubelle, ou encore, plus choquant, des images de la broyeuse de poussins.
Quelle alternative ?
En 2010, un laboratoire privé américain a mis au point un détecteur d’œstrogènes permettant de déterminer le sexe des poussins dès le septième jour après la ponte. Les œufs destinés à l’éclosion (au 21ème jour) pourraient ainsi être séparés des autres et redirigés vers la consommation humaine. En 2015, cette technique serait développée par le géant Unilever en Allemagne.
Les dirigeants du couvoir de Brest actuellement jugés
Mardi 2 février, les dirigeants du couvoir comparaissent devant le tribunal correctionnel de Brest pour « actes de cruauté envers des poussins », dont la plainte a été déposée par l’association L214. Soutenue par de nombreux parlementaires, et par une pétition en ligne, L214 demande l’interdiction de « cette pratique cruelle », qui concerne selon elle 50 millions de poussins.
Une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis a été requise au tribunal correctionnel de Brest à l’encontre du président du couvoir, et le parquet a également requis une amende de 30.000€ dont 15.000€ avec sursis à l’encontre du couvoir. Le jugement a été mis en délibéré au 8 mars.
il faut indiquer de plus que les aviculteurs sont exposés à risques supérieurs à la moyenne, induisant de nombreux accidents du travail et ces dangers sont souvent sous-estimé : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=559