Prenant de l’avance dans la course vers la décarbonation, le Japon annonce un volume de transport sans précédent de CO2 liquéfié, issus de ses actions de capture et de stockage.
Le premier voyage maritime de dioxyde de carbone liquéfié au monde
De l’utilsation du chauffage à l’alimentation en énergie de l’industrie, les activités humaines au Japon génèrent d’innombrables volumes de CO2. Pour les éliminer de l’atmosphère, le pays du Soleil-Levant va transporter une cargaison de ce gaz à effet de serre liquéfié de Kansai à Tomakomai, soit un parcours de 1000 kilomètres. La première expédition de ce genre au monde aura lieu à l’automne sous l’égide du navire Excool. Cette démarche innovante n’est que le début d’une série de tests devant s’étaler sur deux ans et demi.
Suivre l’évolution de la cargaison
La première cargaison du voyage inaugural sera maintenue à une température de -20° et 2.0 MPa. Mais le tarif de croisière visé est une température de -50° et 0.7 MPa, permettant une optimisation du transport du CO2 liquéfié. Les scientifiques embarqués veilleront particulièrement au phénomène de sloshing, qui caractérise les mouvements du liquide dans la cuve du navire. La question cruciale à résoudre est celle de savoir si les mouvements des vagues pourraient transformer le CO2 liquéfié en glace sèche.
Un plan ambitieux pour gérer les émissions de CO2
Pour réduire ses emissions, le Japon a élaboré une stratégie ambitieuse visant à capturer et stocker près de 13 millions de tonnes de CO2 d’ici 2030 et 240 millions d’ici 2050. Cette initiative compte sur une forte augmentation de la capacité de transport maritime, d’un niveau similaire aux installations dédiées actuellement au Gaz Naturel Liquéfié (GNL). Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone envisagés pour 2050, le Japon estime qu’il aura besoin de plusieurs centaines de navires destinés à cette fin.
Projections vers un monde plus vert
Le succès de ce premier voyage pourrait faire boule de neige et inciter d’autres pays à investir dans le transport et le stockage du CO2. Cela permettrait de créer une synergie positive entre l’industrie maritime et les efforts environnementaux à l’échelle mondiale. Ainsi, le monde pourrait aspirer à un avenir où les émissions de CO2 seront de l’histoire ancienne.
Dans cette course contre la montre face aux changements climatiques, est-ce que le pari du Japon de se transformer en leader du transport de CO2 liquéfié sera un moteur suffisant pour stimuler une action concertée à l’échelle mondiale ?