Le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave a annoncé devant le congrès des buralistes un plan de six mois visant à lutter contre le trafic de tabac. Cette « nouvelle opération coup de poing d’ampleur » prévoit notamment de renforcer les contrôles à tous les niveaux.
Jeudi 19 octobre 2023, Thomas Cazenave s’est montré ferme devant le congrès de la Confédération des buralistes organisé à Paris : « Lutter contre le trafic de tabac est un enjeu économique, sanitaire mais aussi de sécurité ». Pour combattre le marché noir du tabac, le ministre des Comptes publics a annoncé l’organisation, dans les six mois à venir, d’une « nouvelle opération coup de poing d’ampleur ».
L’année dernière, les douanes françaises ont saisi 650 tonnes de cigarettes et de tabac, soit une hausse de 60% comparé à 2021. Cinq usines clandestines fabricant des cigarettes ont également été démantelées sur le territoire, du jamais vu. La lutte contre le marché noir de la cigarette est un enjeu économique dans la mesure où les Français ont consacré plus de 22 milliards d’euros dans l’achat de tabac sous toutes ses déclinaisons.
Les ventes de cigarettes représentent aussi une manne financière pour le gouvernement, qui est régulièrement accusé de profiter de la hausse des prix du paquet pour engranger des recettes fiscales. L’Etat se défend en affirmant que cet argent sert à réduire l’impact sanitaire du tabagisme, avec des préventions en amont et des prises en charge des soins en aval. Pour rappel, 78 000 personnes meurent du tabac chaque année en France.
Le plan de renforcement présenté par Mr Cazenave prévoit d’effectuer davantage de contrôles, et ce à tous les niveaux : commerce dédiés, points de vente à la sauvette, épiceries, bars à chicha, salons de coiffure… Sans oublier les zones de filtrage douanières dans les aéroports.
Ce nouveau plan vient étoffer le Plan Colbert déjà en place. 5 200 agents publics et 3 000 douaniers avaient été mobilisés pour lutter contre le commerce parallèle de cigarettes au printemps dernier. Ils avaient interpellé une soixantaine de trafiquants et saisi près de neuf tonnes de tabac. L’opération « coup de poing » va mettre les gros moyens, comme l’augmentation de 25% du nombre d’équipes de maîtres-chiens antitabac d’ici deux ans.
Les marchands officiels de tabac saluent une initiative venant soutenir leurs commerces. Ils demandent à l’exécutif de maintenir la pression sur les trafiquants. D’autant que ces derniers se structurent de plus en plus en réseaux mafieux, semblables à ceux liés aux stupéfiants. Hautement rémunérateur, et « simple » à mettre en place, le trafic de cigarettes attire un nombre grandissant de criminels.
