La combinaison jeu-cinéma semble de plus en plus étroite et consolidée en raison des nombreux films qui traitent de ce sujet, ou qui au centre de celui-ci contiennent des séquences formidables, telles que la mise en scène, le pivot et le thème. Il semble que le cinéma ait une forte fascination pour la salle de jeux et le tissu vert en particulier, non seulement dans le cercle hollywoodien, mais partout dans le monde.
Des films plus ou moins récents tournent autour des différents jeux de cartes, des paris et des nouvelles machines à sous, mais surtout du temple où ils se déroulent : le casino.
Hasard et cinéma : un langage en commun ?
Au grand écran, le jeu se présente sous différents aspects, tous très intéressants. D’une part, le monde du pari, centré sur ses compétences, comme l’a montré par exemple Paul Newman en 1961 dans L’Arnaqueur (en anglais : The Hustler ; en Belgique : Les Requins de la grande ville). D’autre part, le monde scintillant et plein d’adrénaline des casinos. Et c’est précisément au monde des casinos que l’imaginaire du jeu est très souvent lié, comme le montre, par exemple, la saga Ocean’s Eleven (2001) ou Casino Royale (2006).
Chaque film est suspendu entre le jeu et la réalité Les lieux communs ne manquent certainement pas : une partie de poker dans un « saloon », la roulette dans un casino des années 30, les courses de chevaux, le casino de Monte Carlo. Bref, tout est possible. Et les sujets, plus ou moins clichés, reviennent : il y a les personnages qui parient toute la fortune de la famille, de grands professionnels ou des joueurs improvisés ou celui qui a arrêté de jouer depuis des années et puis, dans une seule partie entre amis, se retrouve sur le trottoir.
Ce sont des portraits irisés d’individus exposés au hasard et il y a une atmosphère particulière, quel que soit le contexte historique, culturel, social. Bref, le cinéma a représenté en profondeur les événements dramatiques et mystérieux des joueurs de hasard, tandis que l’humour, les problèmes, la morale et l’adrénaline les rendent des chef-d’œuvres.
Des années 60 à la génération Y
Il existe plein de films qui se sont concentrés sur le thème du jeu. Que ce soit des bonnes vieilles comédies ou des biographies avec une intention presque éducative et moralisatrice, le cinéma a apporté au grand écran les histoires de joueurs, de gens qui parient leur argent, qui se jouent leur liberté et parfois même leur vie au gré du destin.
Superproduction pour l’époque, L’Arnaque (The Sting) a remporté 7 statuettes aux Oscars 1974. Entre parties de poker et courses de chevaux, après L’Arnaqueur, Paul Newman cette fois revient à côté de Robert Redford. Aussi de cette période, figure Le Flambeur (The Gambler), où on voit un professeur d’université qui n’est pas content de sa vie et qui, surtout, a un problème assez sérieux avec le jeu. Le film, qui est retourné aux écrans avec Mark Wahlberg en 2014, est en fait une véritable course contre la montre : plein de dettes, le professeur n’a que sept jours pour payer la somme qu’il doit à un homme très peu recommandable.
Les années 80 ont vu sortir un chef-d’œuvre du 7ème art, qui pourtant ne vient pas forcément lié au jeu : Rain Man (1988). Dustin Hoffman et Tom Cruise jouent au blackjack dans un hôtel situé à Las Vegas, en mettant leurs compétences sur la table verte la plus connue au monde. Certaines de ces scènes seront ensuite citées dans d’autres réalisations, tels que 21 du 2008 et Lendemain de veille (The Hangover), sorti en 2009, où les protagonistes comptent les cartes dans le jeu de blackjack à Las Vegas (tout comme Raymond).
Des bons films sont sortis aussi dans les années 90, inspirés du succès des jeux de casino et de l’ouverture des casinos en ligne. Premièrement, Casino (1995), le film de Martin Scorsese qui reste, à partir du titre, le plus célèbre de ce genre. Robert De Niro est un propriétaire de casino qui a des liens étroits avec des organisations criminelles, tandis que Joe Pesci est un homme dont le comportement de plus en plus hostile devient un grave danger pour la vie des protagonistes : en jeu il y a la belle Sharon Stone.
Dernier tour de table (Rounders) est peut-être l’un des films qui est devenu un culte car il parvient à mieux expliquer le sentiment qui accompagne les joueurs compulsifs. L’histoire est celle d’un Matt Damon étudiant en droit qui parvient à poursuivre ses études grâce à ses talents de joueur de poker.
Enfin, bien que n’étant pas strictement lié aux tables vertes, Seabiscuit (2003) raconte l’histoire fascinante de la montée jusqu’à la richesse d’un entraîneur et d’un cheval. C’est certainement l’une des histoires réelles les plus émouvantes sur le sujet que le cinéma ait jamais racontées.