Au Mali, comme dans le reste du monde musulman, l’attentat de Conflans en France ne laisse pas indifférent. Dans le sillage de la déclaration d’Emmanuel Macron sur la liberté de caricaturer, certains leaders religieux et politiques sont montés au créneau pour exprimer leur sentiment et apporter des solutions. Parmi eux, Aliou Diallo, président fondateur du parti ADP-Maliba, qui souhaite l’organisation d’une conférence internationale sur le vivre-ensemble religieux afin d’éviter de nuire au vivre ensemble.

Samuel Paty, un professeur français de Conflans a été décapité le 16 octobre dernier pour avoir montré une caricature du Prophète Mahomet en classe. Si cet évènement a ravivé les tensions religieuses, le président Emmanuel Macron a ensuite aggravé la situation en déclarant que la France ne renoncerait pas aux caricaturés au nom de la liberté d’expression. Un propos qui a provoqué l’ire de plusieurs pays musulmans.

Aliou Diallo en médiateur entre les religions

En Afrique aussi, la déclaration du chef de l’Etat français a frustré une partie de la communauté musulmane, notamment au Mali où opèrent. Pour éviter le pire, des leaders politiques appellent au dialogue entre les nations pour un meilleur vivre ensemble.

C’est le cas d’Aliou Boubacar Diallo, président fondateur d’ADP-Maliba, l’un des poids lourds de la politique malienne. Pour l’homme politique malien, notre monde est en péril à cause des extrémistes de part et d’autre.

« Le cercle vicieux de la violence et de la haine en réponse à la provocation et aux insultes doit être brisé au plus vite, pour éviter une catastrophe plus grande encore que celle qui se déroule sous nos yeux désemparés. Les dirigeants du monde doivent se réunir pour définir ensemble un cadre de coexistence pacifique et amicale entre les cultures et les confessions. », a lancé le natif de Kayes dans une tribune sur les réseaux sociaux.

Les attentats terroristes absolument injustifiables et condamnables

Aliou Diallo indique que « les moyens d’expressions ne sont plus ceux d’antan car le monde a bien évolué. Et ce qui fait rire quelques-uns, choque et blesse une multitude aujourd’hui. Ces derniers choisissent de s’exprimer en lettres de sang, de tuer des innocents, bafouant les convictions qu’ils prétendent défendre ».

S’il condamne les attentats terroristes de ces derniers jours, Aliou Diallo croit cependant que ceux-ci montrent la portée universelle et la gravité que peut avoir à notre époque tout acte que chacun pose, serait-ce une image, un mot. « Chacun sait que pour les musulmans du monde entier y compris les plus modérés, les caricatures du Prophète ont été une atteinte profonde à ce qu’ils ont de plus sacré », écrit-il.

Une concertation internationale pour éteindre la haine

« Si on veut éviter le pire, il est urgent que du monde entier, de toutes origines, toutes cultures, et de toutes religions, des représentants acceptent de se retrouver pour une conférence internationale sur le vivre-ensemble. Que chacun ait sa voix et puisse s’exprimer. Pour renouer avec le dialogue, amorcer la conciliation. Pour faire valoir les points communs plutôt que les divergences. Pour déterminer comment la liberté des uns peut s’exprimer sans porter atteinte à la dignité et à l’honneur de l’Autre », exhorte Aliou Diallo.

Au cours de cette « concertation internationale inédite », les chefs d’Etat du monde entier discuteront avec les principales figures religieuses de toutes confessions, pour crever l’abcès des non-dits et créer les conditions du vivre-ensemble, selon l’opposant malien. « Nous devons définir ce qui est acceptable par tous dans le respect de la liberté d’expression et du droit au respect de la religion d’autrui », ajoute Aliou Diallo.

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