Devant la hausse récurrente des prix du tabac et la coquette somme des additifs présents dans les cigarettes, de plus en plus de Français se posent la question de planter du tabac eux-mêmes. Après tout, si cette plante nous vient des Amériques comme la tomate ou la pomme de terre, elle a longtemps été abondamment cultivée et séchée dans certaines régions de métropole, à l’instar du Sud-Ouest. Faisons le point sur les motivations et les conditions légales de la culture du tabac en France…
Le tabac, une plante médicinale ?
À notre époque, l’expression de « plante médicinale » peut paraître incongrue. D’ailleurs, le médecin de la rédaction nous rappelle régulièrement que la communauté médicale impute de nombreux décès au tabac. Pourtant, lorsque les conquistadors le découvraient, c’était à titre de remède pris par les Amérindiens… pour calmer leur toux ! Ils lui prêtaient d’autres vertus, comme celle de se détendre. Pas si loin de nous, des médecins le conseillaient pour soigner l’asthme ou les bronchites. Un docteur australien est même allé jusqu’à publier un Vive le tabac pas tout à fait dans l’air du temps… Une vidéo évoque cette caractéristique méconnue du tabac :
Malheureusement, l’adage dit bien : « c’est la dose qui fait le poison ». À la feuille de tabac des origines, les industriels (avec la bénédiction des États touchant leur redevance) se sont efforcés de vendre un produit transformé à plus haute valeur ajoutée (pour eux bien sûr). C’est la naissance de la cigarette et du tabac timbré (id est taxé), bourrés d’additifs et conçus pour entretenir la dépendance. La cigarette est légère, facile à allumer, aromatisée, rapidement fumée, ne s’éteignant pas, permettant une inhalation profonde de la nicotine comme des additifs… Peu à voir, finalement, avec la feuille de tabac des origines.
Changer de tabac en vue d’arrêter de fumer
Face aux prix croissants des paquets de cigarettes, de nombreux Français s’arrêtent de fumer ou trouvent des alternatives. Se rouler une cigarette n’épargne pas du goudron et autres additifs mélangés au tabac, de même que fumer la pipe quoique la fumée n’est généralement pas inhalée jusqu’aux poumons. Pour information, voici une émission C’est pas sorcier consacrée à « l’herbe à Nicot » :
Afin de s’arracher par paliers à la nicotine, beaucoup optent pour la cigarette électronique. Mais d’autres préfèrent une solution plus proche du tabac qu’ils ont connu : cultiver leurs propres plants, cela étant autorisé pour une consommation personnelle, à l’exclusion de tout usage commercial. Ce peut être l’occasion de fumer du tabac pur, simplement séché et sans aucun additif, qui sera donc plus difficile à allumer et à conserver en combustion. Dans cette perspective, il est conseillé d’opter pour des variétés de plus en plus pauvres en nicotine, histoire de réduire progressivement sa dépendance. Le seul problème… c’est qu’il faut de la place et le climat adéquat !