L’électrique semble s’imposer peu à peu comme LA solution idoine pour juguler le problème de pollution des moyens de transport des biens et personnes. Après l’automobile électrique, l’aviation électrique, on aura en 2018 de manière effective, droit au transport maritime 100 % électrique. Port-Liner et Birkeland sont les premiers cargos Européens écolos. Il entrera en service cet automne.
Un secteur en pleine mutation
Il faut en effet remonter à 2017, plus précisément en octobre dernier, pour en apprendre plus sur la mutation en cours dans le secteur du transport maritime.
En effet, 90 % du commerce mondial de marchandises est réalisé par le biais du transport maritime. Il s’agit de ce fait de l’un des secteurs des transports les plus pollueurs et tueurs, avec plus de 60 000 décès par an en Europe, un seul et unique cargo polluant autant qu’1 million de véhicules thermiques.
Face à cet état des lieux, la Norvège via la société Yara, a développé le premier porte-conteneurs tout électrique et autonome, le Birkeland. Il fut dévoilé en Chine l’an dernier, dans la ville de Canton.
Mesurant 70 mètres de long sur 14 mètres de large, le Birkeland est à même d’embarquer jusqu’à 2 000 tonnes de marchandises et remplacer par la même occasion 40 000 voyages par la route. C’est dire combien de tonnes de gaz à effet de serre un tel cargo peut permettre d’éviter d’être déversées dans notre environnement. Outre le Yara Birkeland, le marché devrait bientôt accueillir un porte-conteneurs encore plus impressionnant, le Port-Liner, développé par une société néerlandaise.
Port-Liner, l’avenir du transport maritime de marchandises
Le Port-Liner est de conception néerlandaise. La société éponyme qui en collaboration avec les architectes du cabinet Omega Architects a développé le design de son bateau cargo, a reçu des financements conséquents de la part de l’Union européenne et de quelques particuliers, afin de mener à bien un projet dont le budget est estimé à 100 millions d’euros.
Deux cargos sont à l’étude. L’un mesurant 52 m de long et 6,7 m, dont la capacité est de 24 conteneurs, et le second, plus impressionnant, mesurant 110 m de long et 11,40 m. Il aura une capacité de 270 conteneurs.
Surnommé le bateau Tesla, Port-Liner sera alimenté par des batteries produisant de quoi lui permettre de naviguer entre 15 et 35 heures. Il s’agit donc d’un bateau zéro émissions.
Des économies à la clé
Tout n’est pas rose dans l’industrie, puisque pour justifier un certain nombre de financements conséquents, les entreprises se doivent de pouvoir réaliser un intéressant retour sur investissement.
Il en va de même dans le secteur de l’écologie, et en l’occurrence dans celui du transport maritime propre. En effet, construire des porte-conteneurs tels que le Birkeland ou le Port-Liner, revient très cher. Le Birkeland par exemple, coûterait 3 fois plus cher qu’un cargo conventionnel.
En contrepartie, cette industrie est profitable aux entreprises sur le long terme, un navire de transport électrique et autonome nécessitant 90 % de frais de fonctionnement et d’entretien en moins, comparé à un navire classique.
La Belgique et la Hollande aux manœuvres
Comme le soulignait récemment Ton van Meegen, PDG de Port-Liner à The Loadstar, en Europe, 7 300 bateaux assurent la navigation intérieure de biens et personnes. La Belgique et les Pays-Bas en détiennent 5 000. Il s’agit donc des deux pays européens les plus impliqués dans le transport maritime, et donc par ricochet la pollution lié aux activités maritimes.
L’objectif est à terme, de disposer d’un parc maritime 100 % électrique. Avec une capacité de 500 cargos de type Port-Liner susceptibles d’être produits chaque année, il faudra 50 ans à l’industrie pour atteindre l’objectif sus mentionné.