Vous vapotez peut-être en ce moment même une e-cigarette, vous en voyez de plus en plus à la bouche de gens dans la rue, dans le train ou dans d’autres lieux. Mais que sont réellement les cigarettes électroniques ? Combien coûtent-elles ? Qu’apportent-elles vraiment ? Petit focus sur le phénomène
L’utilisation de la cigarette électronique, ou e-cigarette, a fortement augmenté récemment en France ces dernières années. Si elle permet d’abandonner les cigarettes traditionnelles, les problèmes de santé liés à sa consommation restent très flous. En effet, les études à son sujet se contredisent les unes après les autres. En 2013, 60 millions de consommateurs expliquait que « les cigarettes électroniques peuvent émettre des composés potentiellement cancérogènes en quantité significatives » alors que quelques mois auparavant, l’Office Français de prévention du Tabagisme assurait que « l’e-cigarette n’a pas de potentiel cancérogène ». Tout dernièrement, la e-cigarette a été recommandée dans le sevrage tabagique au Royaume-Uni. Mais alors que penser de ces constats contradictoires ?
On fait le tour de la question en cinq points.
1. Que sont les cigarettes électroniques ?
Concrètement, les e-cigarettes sont des inhalateurs de nicotine alimentés par une batterie au lithium rechargeable, et équipés d’une cartouche appelée cartomiseur et une LED qui s’éclaire lorsque vous prenez des bouffées pour simuler la combustion du tabac d’une cigarette. Le cartomiseur est rempli avec du e-liquide qui contient le composé chimique propylène glycol avec de la nicotine, des arômes et d’autres additifs.
Le dispositif fonctionne un peu comme une version miniature des machines à fumée que l’on trouve dans les boîtes de nuit. Lorsque vous « vapotez » (le terme pour tirer sur votre e-cigarette), un élément chauffant fait bouillir le e-liquide jusqu’à ce qu’il produise de la vapeur.
2. Combien coûte une cigarette électronique ?
Un kit de démarrage coûte généralement entre 50 et 100 euros et comprend deux cigarettes électroniques à assembler, un chargeur et quelques flacons de e-liquide (pas toujours). Evidemment, ce sont les cartouches de recharge de e-liquide qui coûtent le plus cher (à l’année). Le flacon de 10 ml coûte environ 6 euros. Tout dépend de votre consommation et de votre façon de fumer, mais en moyenne, on peut lire sur un site d’actualités sur la cigarette électronique qu’un grand fumeur (2 paquets/jour) consommera environ 5 ml de e-liquide par jour. Cela reviendrait ainsi à 3 euros environ contre 12 à 14 euros pour des cigarettes classiques. À l’année, vous aurez vite rentabilisé votre investissement de départ.
3. Les e-cigarettes sont-elles réglementées en France ?
La e-cigarette est considérée comme un produit d’usage courant, au même titre que la cigarette « normale ». Cependant, ce n’est qu’en 2014 que la France a pris des mesures pour limiter le vapotage dans certains lieux. Comme le rappelle Le Figaro, l’e-cigarette fait l’objet de règles très variables selon les pays. Il faut savoir qu’elle est totalement interdite actuellement à Singapour, en Thaïlande et dans plusieurs pays d’Amérique latine comme l’Argentine, le Brésil et le Mexique. Au Canada, en Australie et en Belgique, la vente de cigarette électronique avec nicotine est interdite.
Dans le cadre du plan de lutte contre le tabac, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait annoncé que le vapotage serait interdit dans certains lieux publics (établissements accueillant des mineurs, transports en commun, espaces clos collectifs de travail) et que la publicité serait définitivement interdite à compter du 20 mai 2016. La vente d’e-cigarettes est interdite aux mineurs
4. Quels sont les risques pour la santé de vapoter ?
Bien qu’elle ait vu le jour dans les années 1960, le phénomène de la e-cigarette est trop récent, et la science peine à délibérer sur les questions de sécurité, mais quelques premières études ont commencé à mettre en évidence les avantages et les inconvénients.
L’étude la plus largement diffusée à propos des risques des e-cigarettes a été effectuée par des chercheurs qui ont analysé deux marques leaders aux Etats-Unis et ont conclu que les dispositifs contenaient des traces de composés dangereux, notamment un produit chimique qui est l’ingrédient principal trouvé dans l’antigel. La FDA (Food and Drug Administration) a, elle, trouvé neuf contaminants contre 11.000 contenus dans une cigarette de tabac et a noté que le niveau de toxicité est avéré être beaucoup plus bas que celui des cigarettes de tabac.
Cependant, les e-cigarettes sont encore trop peu réglementées, et il est impossible de tirer des conclusions sur toutes les marques en se basant seulement sur cette analyse. Il ne faut pas oublier qu’il y a toujours des risques quand on inhale autre chose que de l’air pur et frais, mais il y a une grande probabilité que les e-cigarettes se révèlent beaucoup moins nocices que les cigarettes traditionnelles, du moins sur le court terme. Quant aux effets à long terme, personne ne connaît la réponse à cela pour le moment.
5. Est ce que les e-cigarettes aident à arrêter de fumer ?
Parce qu’elles préservent le geste de porter la cigarette à la bouche, les e-cigarettes peuvent aider à transformer les habitudes tabagiques nocives d’un fumeur à une habitude potentiellement moins nocive chez le e-fumeur. Attention cependant, pour l’instant peu de preuves existent pour soutenir cette théorie.
Dans une première étude de son genre publiée à l’automne 2013 dans la revue médicale The Lancet, les chercheurs ont comparé les e-cigarettes à des patchs à la nicotine et d’autres méthodes de sevrage tabagique et ont conclu qu’elles sont statistiquement comparables pour aider les fumeurs à arrêter sur une période de six mois. Pour cette raison, les « e-cig » peuvent aider mais il n’y a probablement pas de formule magique. Pour qu’elles répondent à la réglementation du médicament et disposent d’un marquage CE, les cigarettes électroniques et leur recharge doivent répondre à au moins un critère, comme revendiquer l’aide au sevrage tabagique par exemple. Cependant, aucune cigarette électronique ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché.
Crédit photo principale : Flickr – Michael Dorausch
1 Chose à savoir sur toolito : il ne connait rien sur la ecig…
Bonjour. Nous vous remercions pour cet avis éclairé. N’hésitez pas à nous faire part de vos connaissances des cigarettes électroniques, en tant que consommateur (?) ou vendeur (?)
Il existe plus de 250 études de pays et établissements différents sur la cigarette électronique disponible sur le site de l’association AIDUCE.
Elles prouvent toutes que la vapoteuse est 100 à 1000 fois moins toxique que la cigarette classique (selon le matériel le liquide comparé aux différentes cigarettes).
Je suis consommateur depuis 3 ans et au bout d’un mois on retrouve l’odorat, la forme physique et la respiration.
La vapoteuse est conseillée par beaucoup de pneumologues et cancerologues renommés et je pense que vous ne parlez pas assez des bienfaits de celle ci.
Tabac : 70 000 morts par ans en 1 an en Europe, cigarette éléctronique 2 blessés depuis sa création au monde suite à une mauvaise utilisation et/ou du matériel de mauvaise qualité.
Les chiffres parlent non ?
D’accord avec vous sur ces points, mais il est mentionné dans l’article que l’arrivée trop récente des e-cigarettes sur le marché ne permet pas de connaître les dangers à long terme. Il est possible (ou pas) que des symptômes ne viennent qu’après 10 à 20 ans de consommation régulière… Aussi, comme il est également rappelé dans l’article, il n’est jamais bon de respirer autre chose que de l’air pur. Les chiffres sont meilleurs que la cigarette traditionnelle oui, mais pour le moment, aucune marque n’a réussit à vendre la e-cigarette dans le cadre d’un suivi médicalisé ou pharmaceutique.
L’air parisien est plus nocif que la vapeur de e-cig… c’est prouvé par ces études… donc navré mais vivre à la campagne et vapoter est mieux que de vivre à Paris et respirer.
Il n’y a pas de produits cancérogènes dans la vapoteuse, ou pas plus que dans l’air. Le vapoteur absorbe 95% de la nicotine délivrée, ce qu’il fait qu’il n’y a pas de vapotage passif et que l’interdiction dans les lieux publics ne rime à rien.
Si l’odeur dérange, interdisons les parfums.
Si la tentation de fumer pour les fumeurs revient, interdisons le chocolat…
Et si au delà de 20mg/ml de nicotine, les liquides sont vendus en pharmacie. En dessous, ce sont des produits de consommation courante.
La cigarette classique est nocive dès la première taffe, je dirais pas que la vapoteuse est saine, mais dans tous les cas moins dangereuse que beaucoup d’autres choses (l’air parisien, l’intérieur d’une maison et j’en passe).
L’état a demandé un rapport au docteur Dautzenberg, il l’a reçu et à préféré ne pas en tenir compte sous la pression des lobbies du tabac…
Qu’en est il de la loi sur la santé ? Seule la ecig est concernée… pas de hausse sur le tabac, pas de paquet neutre… rien…
Alors que la cigarette électronique est fortement impactée et le matériel imposé risque de ne plus convenir à quelqu’un qui cherche à arrêter de fumer.
Un article qui ferait mention de la TPD aurait été le bienvenu car vous auriez mis au jour les incohérences de l’état face à la santé de ses citoyens.
Evidemment le mieux est de ne pas fumer… mais une fois qu’on a fait l’erreur de commencer, avoir un outil performant pour se sevrer est très utile. Ce dont l’Europe souhaite nous priver.
Florian n’a pas tort: on peut être convaincu par le produit, la réalité est qu’on a pas d’études des effets sur le long terme. Mais c’est vrai également que pour le moment, les études sont favorables a l’e-cig. Et puis ses nombreux utilisateurs en sont les meilleurs défenseurs, c’est bon signe.