Paradoxe: le système d’assainissement de la ville de Dubaï est quasi-inexistant… mais la municipalité y remédie
En 2011, l’information a fait parler d’elle. La majorité des gratte-ciels de la ville de Dubaï ne seraient pas connectés aux égouts de la ville. C’est ce que rapportait à l’époque France Soir.
Il est évident qu’il n’y a jamais qu’un seul facteur à prendre en compte lors de la construction d’un bâtiment. En plus du design extérieur, l’architecte doit considérer l’impact sur l’environnement et la façon dont les résidents vont vivre en son sein. La plupart des buildings de Dubaï, y compris le plus haut bâtiment du monde, le Burj Khalifa, sont d’impressionnantes structures à admirer, mais vous seriez surpris d’apprendre que leur système d’épuration n’est pas tout à fait en adéquation avec le standing de ces gratte-ciels.
À vrai dire, de tels bâtiments ne sont même pas connectés à un système de traitement des eaux usées. Qu’advient-il du contenu des fosses septiques, devez-vous vous demander. Et bien il dépend de camions citernes qui collectent les eaux usées afin de les transporter vers une station d’épuration. Il est assez incroyable de penser que même un bâtiment de cette taille et conçu avec autant d’ingéniosité ne dispose pas d’un élément si fondamental.
Dans cette vidéo, on découvre une file interminable de camions-citernes attendant de décharger leur « marchandise », et qui peut durer jusqu’à 24 heures.
Une station d’épuration qui déborde. Les camions déchargent n’importe où
Dans un billet de blog du Figaro datant de 2008, une chroniqueuse spécialisée du Moyen-Orient explique qu’à cause du boom de la population, les files d’attente ne cessent de s’allonger devant la station. Les chauffeurs impatients (payés au voyage) n’hésitent alors pas à décharger leurs ordures ailleurs… dans les canalisations destinées à écouler les (rares) eaux de pluie par exemple. Résultat, le contenu aurait fini tout droit dans la mer et sur les plages, mais pas que.
Un Britannique a également eu une expérience pour le moins dégoûtante. Alors qu’il grimpait des dunes de sable à bord d’un 4×4 près du port de Jebel Ali (à l’Ouest de Dubaï), il a eu la surprise de tomber dans une véritable mare d’excréments. Des chauffeurs s’étaient débarrassé de leur chargement dans la nature.
Dubaï, destination touristique, n’a pas un système d’épuration à la hauteur de sa réputation – Crédit photo: Flickr – 2 TOP
Une aubaine pour Veolia
La municipalité, débordée à l’époque, attendait impatiemment l’ouverture d’une deuxième usine de traitement, qui ne fut opérationnelle qu’en 2009.
Mais au début mois de juin dernier, dans le cadre de son Plan Stratégique 2015-2021, la ville de Dubaï a adjugé les « Projets de Méga-Infrastructures » définis dans son Plan Directeur Assainissement & Irrigation, dont l’objectif est de moderniser les stations d’épuration et d’améliorer la performance de l’ensemble du réseau d’assainissement existants. L’émirat de Dubaï anticipant ainsi la croissance annoncée des volumes d’eaux usées de la région. L’un des contrats (d’environ 35 millions d’euros) a été remporté par Veolia.
Crédit photo: Communiqué de presse Veolia
Celui-ci prévoit l’agrandissement de la station d’Al Aweer afin qu’elle puisse traiter chaque jour 65.000 m3 supplémentaires d’eau par rapport à aujourd’hui. Ce chantier est la première étape d’un programme complet de modernisation de la station d’épuration d’Al Aweer.
À noter qu’en 2020, Dubaï organisera l’exposition universelle autour des thèmes de la mobilité, de la durabilité et des opportunités pour « Construire le futur ».
Crédit photo principale : hgtv.ca
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