La caféine : simple stimulant psychotrope ou produit aux multiples visages ?
Chaque jour, nous sommes beaucoup à consommer de la caféine en nous délectant d’un carré de chocolat, d’une boisson gazeuse ou énergisante, et bien sûr, en prenant notre café matinal ! Omniprésente dans notre alimentation, la caféine semble être le stimulant par excellence en cas de coup de pompe. Mais quels effets a-t-elle réellement sur notre santé ?
Les effets de la caféine sur le cerveau
A l’instar de la nicotine ou de l’alcool, la caféine est un antagoniste des récepteurs à l’adénosine, un neuromodulateur du système nerveux central dont le rôle est de calmer l’activité nerveuse. En présence de caféine, l’adénosine est bloquée, ce qui induit une activation des circuits neuronaux et une montée d’adrénaline. S’en suivent un niveau d’attention et un pic d’énergie accrus. Les grands buveurs de café connaissent bien ces effets !
Les effets de la caféine sur l’organisme
Face à ces constatations, la caféine réduirait les risques de développer des maladies comme Parkinson et Alzheimer, mais aussi certaines maladies du foie (cirrhose) ou du colon. Elle est aussi connue pour dilater les bronches et est utilisée dans les médicaments contre l’asthme.
Certaines mises en garde sont cependant à prendre en compte. L’adrénaline est une hormone qui cause notamment une accélération du rythme cardiaque, une contractilité du cœur, une hausse de la pression artérielle, une diminution de l’apport de sang aux organes (à l’exception du cerveau) ainsi qu’une libération de glucose par le foie qui induit une élévation soudaine du sucre dans le sang. Le pancréas libère de l’insuline pour pallier à cet excès de sucre et un état hypoglycémique (diminution du sucre dans le sang) peut être observé dans l’heure qui suit. Les personnes souffrant de problèmes cardio-vasculaires et de diabète doivent donc éviter de consommer de la caféine sous quelque forme que ce soit.
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Si elle a l’avantage de faciliter la digestion, de stimuler la sécrétion de bile et de sucs pancréatiques et gastriques, la caféine peut aussi provoquer des brûlures d’estomac du fait qu’elle augmente l’acidité gastrique et donc stimule les reflux gastro-œsophagiens.
Connue pour ses légers effets diurétiques, la caféine décuple ainsi la contraction intestinale, ce qui permet de faciliter la progression du bol alimentaire. Elle stimule aussi les reins, favorisant l’élimination des déchets.
L’effet diurétique ne comporte pas que des avantages. Les personnes sensibles peuvent connaître une irritation de la vessie, ce qui peut provoquer des mictions fréquentes, mais aussi des pertes en calcium et en magnésium dans l’urine. Cela impacte sur la santé des os à long terme.
A faible dose, la caféine contracte les vaisseaux sanguins, d’où ses propriétés d’anti-migraineux. Elle stimule aussi le travail intellectuel et favorise l’éveil. A dose élevée (plus de 5 tasses par jour), elle provoque des insomnies et des troubles anxieux (nervosité, tremblements).
Existe-t-il une dépendance réelle à la caféine ? Le point sur le « caféinisme »
La dépendance psychique au café est peu importante. En revanche, la dépendance physique est bel et bien présente ! Une ou deux journées après l’arrêt de la consommation de café, des symptômes de manque apparaissent pour les plus grands buveurs : maux de tête, nausées, tremblements, nervosité, insomnies et somnolence en font partie.
Parler de drogue n’est donc pas exagéré puisque la caféine amplifie la production de dopamine dans les circuits de la récompense. Ce processus entraîne indéniablement une dépendance.
En somme, le café peut avoir des effets positifs à long terme, à condition d’être consommé avec parcimonie !
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